La francophonie économique ontarienne: défis financiers et de reconnaissance

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Réseautage de participants et entrepreneurs à une soirée du Club canadien de Toronto en janvier 2024. Photo: Hamza Ziad, l-express.ca
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Publié 05/09/2024 par Hamza Ziad

Selon l’édition 2022 du livre blanc sur l’économie franco-ontarienne, développé par l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) et la Fédération des gens d’affaires francophones de l’Ontario (FGA), l’Ontario abrite plus de 30 000 entreprises francophones. La main-d’œuvre francophone et bilingue génère plus de 80 milliards $, soit 12% du produit intérieur brut de la province.

À Toronto, les entreprises francophones sont nettement sous-représentées par rapport à leurs homologues anglophones. Selon la même source, qui s’appuie sur des données de Statistique Canada, seulement 1,6% des entreprises de la métropole sont dirigées par des francophones.

En comparaison, dans le Nord de l’Ontario, la proportion d’entreprises francophones atteint 13,9%, ce qui correspond plus étroitement à la proportion de la population francophone locale.

Cette sous-représentation à Toronto peut s’expliquer par des défis particuliers auxquels font face les entrepreneurs francophones, tels que l’accès limité à des réseaux de soutien dans leur langue.

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Avril 2023: ouverture conjointe des bureaux de la SÉO et de la FGA, rue Richmond Ouest à Toronto. Photo: l-express.ca

Un kiosque ontarien à FrancoTech Paris

«Après 15 ans d’absence de Toronto, quand je suis revenu, je ne croyais pas qu’on allait avoir autant de gens qui parlent français», nous confie Richard Kempler, natif de Toronto et directeur général de la FGA.

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Selon lui, cette évolution témoigne de la vitalité croissante de la francophonie dans la ville, un dynamisme soutenu par des acteurs clés comme la FGA, le Club canadien de Toronto et les nombreux organismes communautaires francophones.

«La responsabilité confiée à la FGA de gérer le premier kiosque de l’Ontario lors de l’événement FrancoTech à Paris, les 3 et 4 octobre prochains, illustre le dynamisme et l’ouverture des entreprises franco-ontariennes sur la scène internationale», souligne Richard Kempler dans une interview accordée à l-express.ca.

Avec le soutien du ministère des Affaires francophones de l’Ontario, la FGA souhaiterait saisir cette occasion pour mettre en avant l’innovation et les talents de la communauté francophone, tout en renforçant les liens économiques et culturels entre l’Ontario et le reste du monde.

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Richard Kempler à l’ouverture conjointe des bureaux de la SÉO et de la FGA, rue Richmond Ouest à Toronto, en avril 2023. Photo: l-express.ca

Égoïsme VS collaboration

L’enveloppe d’argent public allouée aux communautés francophones est souvent jugée insuffisante, limitant les possibilités de soutien financier pour leurs projets. Cette situation amène fréquemment les entreprises et organismes francophones à rivaliser pour obtenir le maximum de fonds disponibles, parfois au détriment de la collaboration intercommunautaire.

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Marc Lavigne.

Marc Lavigne, directeur général de la Fondation franco-ontarienne, souligne cette nécessité de coopération. «Les ressources financières destinées aux communautés francophones sont malheureusement limitées. Cela fait en sorte que la majorité du temps, elles tentent d’avoir le plus de fonds pour leurs propres initiatives.»

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«Cependant, si une collaboration existait, les fonds pourraient être partagés de façon à se faire fructifier mutuellement», précise-t-il à l-express.ca.

Un potentiel sous exploité

«Beaucoup d’entreprises francophones ne sont pas suffisamment reconnues dans les circuits économiques majeurs de Toronto, ce qui peut entraver leur croissance et leur développement», explique Joe Tamko, consultant en stratégie de communications à Toronto.

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Joe Tamko.

Selon lui, «cela est souvent dû à l’absence de plateformes dédiées et à la sous-évaluation des contributions économiques de la communauté francophone par les institutions locales et provinciales.»

Un autre défi mentionné est le développement des compétences en entrepreneuriat. Bien que la communauté francophone possède un potentiel entrepreneurial solide, elle souffre souvent d’un manque de formations adaptées et de programmes de soutien répondant spécifiquement à ses besoins, surtout dans les secteurs innovants et en pleine expansion.

Capitaliser sur l’entrepreneuriat immigrant

Avec le vieillissement de la population en Ontario, les défis liés à la préservation et au développement de la francophonie économique deviennent plus pressants.

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Richard Kempler souligne l’importance d’intégrer les nouveaux arrivants dans cette dynamique.

«Face au vieillissement de la population en Ontario, et dans un pays comme le Canada où l’immigration joue un rôle clé, il est essentiel de bien intégrer les nouveaux arrivants et capitaliser sur leur esprit entrepreneurial afin de pérenniser et renforcer la francophonie économique.»

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