La fête franco de la police fait jaser

La communauté congolaise est mise à l'honneur cette année

Affiche promotionnelle
Affiche promotionnelle pour la fête internationale de la francophonie organisée par le Comité consultatif francophone de la police de Toronto
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Publié 14/03/2018 par Chloé Berry

La 8e célébration annuelle de la Journée internationale de la francophonie au quartier-général de la police de Toronto, le 20 mars, fait déjà jaser.

Cette tradition festive s’accompagne cette année d’une controverse – fouettée par les animateurs de l’émission radiophonique Pot Pourri le dimanche à CIUT – sur son affiche promotionnelle représentant des Africains en habits traditionnels, et en raison de l’invitation comme conférencier d’un responsable congolais, pays secoué par des conflits qui trouvent des échos chez nous.

Quand le Comité consultatif francophone de la police a entendu parler de ces critiques, il a été très surpris. Le président Serge Paul nous explique que toutes les mesures envers la communauté congolaise ont été prises avant d’organiser l’événement.

Logo de la Cocot
Logo de la CoCoT

En effet, le Comité a contacté la Communauté congolaise du Grand Toronto, la plus grande association congolaise à Toronto. L’affiche leur a été soumise et ils ont donné leur aval.

À partir de là, Serge Paul nous explique qu’il n’a jamais été question de retirer l’affiche promotionnelle, malgré la réaction de Pot Pourri, qui dénonce notamment la persécution des homosexuels en RDC.

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L’affiche ne dérange ni Constant Ouapo, président de l’ACFO-Toronto, ni Gilles Marchildon, président du Comité consultatif francophone de la Ville de Toronto. Ils en font une lecture culturelle et l’interprètent comme une volonté d’exprimer visuellement le thème choisi.

«Manque de sensibilité politique»?

Le Comité n’a pas voulu mal faire en mettant le Congo à l’honneur, pense Gilles Marchildon. Cependant, il a manqué de «sensibilité politique» en ignorant la situation politique explosive en République Démocratique du Congo.

La venue de Kalelwa Kalimasi, chargé d’Affaires à l’ambassade de la RDC à Ottawa, trouve un écho amer alors qu’on y rapporte régulièrement des tueries et que des militaires et dirigeants congolais font l’objet de sanctions dans certains pays européens.

Serge Paul avance que son Comité est entré en relation avec le ministère canadien des Affaires étrangères pour s’assurer que l’événement ne poserait aucun problème diplomatique.

«Du moment où il y a une ambassade du Canada au Congo, des relations diplomatiques entre les deux pays et qu’il n’y a pas d’embargo, l’organisation de l’événement ne pose pas de problème», explique-t-il.

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Célébrer la francophonie et la communauté congolaise

Chaque année, une culture francophone particulière est à l’honneur le 20 mars (l’Ontario français l’an dernier, le Maroc en 2016).

L’événement 2018 a été organisé pour célébrer la culture congolaise, et il ne faudrait y voir aucune signification politique. «On ne veut pas aller vers le gouvernementa mais célébrer la culture», nous dit Serge Paul.

Pour Gilles Marchildon, le Comité consultatif francophone de la Police a voulu réchauffer les rapports entre la police et la communauté noire torontoise en les réunissant autour d’un événement commun.

Constant Ouapo rappelle qu’il faut saluer toute initiative qui permet de «donner la voix aux francophones». Dans un contexte minoritaire, il est essentiel que la francophonie puisse s’exprimer à travers ce genre d’événements, dit-il.

Auteur

  • Chloé Berry

    Journaliste à l-express.ca. Formée en sciences politiques et au journalisme en France. Adepte des questions de société et férue d'histoire.

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