La dépendance sur les réseaux sociaux: un problème croissant

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Notre usage de l'Internet et nos interactions sur les réseaux sociaux deviennent-ils une drogue? Une étudiante de Glendon s'interroge. Photo: iStock.com/Photosbypatrik
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Publié 15/02/2023 par Anike Morrison

Un défilé infini de photos, de vidéos, de textes… Nous consommons une masse d’information sur Internet, que ce soit des vidéos d’animaux adorables, le contenu de vlogueurs et d’influenceurs, de la comédie, des nouvelles journalistiques, des publications d’amis sur les réseaux sociaux, etc.?

Passer du temps sur nos cellulaires, ordinateurs portables, et à regarder la télévision sont des activités devenues «normales». Mais que se passe-t-il lorsque l’habitude d’interagir avec cette technologie devient incontrôlable?

Troubles psychologiques

La dépendance sur les réseaux sociaux et l’Internet est actuellement reconnue comme étant un nouveau problème.

En 2018, le gouvernement canadien a publié une étude qui détermine à quel point les jeunes sont affectés par la surconsommation numérique.

Cette recherche a démontré que la surutilisation des réseaux sociaux et des applications pour cellulaire peut mener à une hausse de troubles psychologiques tels que le manque de sommeil, la sédentarité, l’anxiété, la déprime, ainsi qu’une performance scolaire réduite.

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Nouvelle drogue

En effet, les applications telles que les jeux vidéo, TikTok, Instagram, YouTube et Facebook sont intentionnellement conçues pour attirer et garder l’intérêt des utilisateurs.

Ces logiciels profitent de notre attention pour tirer un profit. Le plus de personnes qui s’abonnent aux réseaux sociaux, et le plus de temps qu’ils passent sur ces applications, le plus de publicités sont consommés.

Dans le cas des réseaux sociaux, notre attention est le produit vendu. Donc, les ingénieurs de logiciels ont intérêt à garder cette attention le plus longue possible.

Du point de vue psychologique, faire défiler son fil d’actualité, recevoir des notifications et publier de nouvelles choses sur les réseaux sociaux déclenchent une libération de dopamine, un neurotransmetteur responsable pour le sentiment de plaisir.

Technologie antisociale

Chamath Palihapitiya, ancien vice-président de Facebook, a déclaré que le système de rétroaction à court terme axé sur la dopamine, que les exécutifs de la Silicon Valley ont créé, détruit le fonctionnement de la société en gardant les utilisateurs accrochés.

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En 2006, Aza Raskin, un ingénieur de logiciel, a inventé le défilé infini pour réseaux sociaux. C’est la technologie qui permet de faire défiler sans cesse des publications d’images, de vidéos, et de même par nos proches et par des créateurs de contenu.

Cette technologie, ainsi que la fonctionnalité de lecture automatique de vidéos et les algorithmes qui rendent les fils de plus en plus ciblés en utilisant l’historique d’usage des consommateurs, contribue à l’effet accrocheur des réseaux sociaux.

Pour le meilleur et pour le pire

Aussi, les réseaux sociaux permettent maintenant à tous de devenir des créateurs de contenu et de potentiellement tirer un profit monétaire des réseaux.

Ces influenceurs ont parfois des intentions positives, comme encourager les utilisateurs à faire de l’exercice ou à essayer une nouvelle recette.

Mais d’autres semblent cibler nos intérêts les plus basiques avec du contenu sensationnel: des nouvelles licencieuses, des potins de vedettes, des faits pseudoscientifiques, des mèmes, des annonces pour des produits neufs…

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Bref, naviguer sur Internet peut mener à la consommation d’un déluge de contenu divers et superficiel qui peut nous faire rire, nous apprendre de nouvelles choses et nous sensibiliser aux expériences des autres.

Mais à long terme, la recherche scientifique démontre un lien de causalité entre la longueur de temps passé à regarder les publications sur les réseaux sociaux, et les effets nuisibles sur la santé mentale, surtout chez les jeunes.

Dépendance comportementale

Comme la nymphomanie, la dépendance sur l’Internet et les réseaux sociaux est une dépendance comportementale. C’est-à-dire que ce n’est pas une dépendance à une substance telle que l’alcool ou la drogue, mais un désir compulsif à agir.

Ceux qui passent trop de temps sur Internet peuvent trouver que l’action de faire défiler leur fil d’actualité rehausse temporairement leur humeur… Mais ils finissent par se comparer aux expériences, visages et corps des personnes apparemment parfaites qu’ils voient sur les réseaux sociaux.

En particulier, l’usage des filtres de beauté sur les applications comme Instagram et TikTok peut mener à la dysmorphophobie, une faible estime de soi, et un intérêt plus prononcé dans la chirurgie cosmétique.

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Vos vies et vos données à la vue de tous

De plus, il y a aussi plusieurs dangers liés à la confidentialité de l’information partagée sur les réseaux sociaux.

Par exemple, TikTok, une application cellulaire qui a atteint plus d’un milliard d’utilisateurs actifs en 2021, tombe sous le contrôle de ByteDance, une compagnie chinoise appartenant en partie au gouvernement chinois.

Byte Dance a été accusé de censurer du contenu anticommuniste, et il y a des craintes que le gouvernement chinois puisse avoir accès à l’information personnelle d’utilisateurs à travers le monde.

En conclusion, l’équilibre est difficile à atteindre entre tirer des éléments positifs des réseaux sociaux (recettes, astuces, appartenance à des groupes, développement d’une présence individuelle) et minimisant les éléments négatifs (comparaison aux pairs, surconsommation, intimidation, polarisation, perte de temps).

Quelques stratégies

Cependant, il y a plusieurs stratégies pour réduire la dépendance sur les réseaux sociaux.

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Il est bénéfique de ranger nos cellulaires avant de se coucher, le matin, et pendant des moments de socialisation en personne.

De plus, il y a des fonctionnalités intégrées aux applications pour alerter l’utilisateur à prendre des pauses, ou à sensibiliser les utilisateurs à la quantité de temps qu’ils utilisent certaines applications.

Dans un monde qui devient de plus en plus axé sur le partage d’information via Internet, il est important de prendre du temps pour soi: de faire de l’exercice, voir ses amis, quitter la maison et apprendre de nouvelles choses… loin de la technologie.

En fait, prendre des pauses sans accès à nos appareils pourrait être essentiel pour conserver notre santé mentale et physique.

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