Depuis des siècles, la cuisine canadienne s’enrichit des pratiques importées par les nouveaux arrivants. Elle n’a jamais cessé de se métisser et de se complexifier. Mais le patrimoine culinaire originel reste celui des Premières Nations. Des chefs réinventent aujourd’hui cette gastronomie du terroir faite d’herbes sauvages. Plongée dans la grande marmite.
La cuisine canadienne ne se résume pas à un seul plat national. C’est une tout autre histoire qui mijote depuis des siècles derrière les fourneaux des grands chefs et dans l’intimité des foyers.
«Nous n’avons pas de cuisine homogène typiquement canadienne, nous avons une cuisine multiculturelle qui s’est développée grâce aux vagues d’immigration successives», précise d’emblée Laurier Turgeon, professeur d’ethnologie et d’histoire à l’Université Laval, à Québec.
«Le Canada n’a pas sa propre haute cuisine. À la place, nous avons un multilinguisme culinaire», renchérit Nathalie M. Cooke, professeure de littérature anglaise à l’Université McGill, à Montréal.
La spécialiste de l’alimentation explique que le Canada a construit sa «fiction d’une cuisine nationale» dans le contexte du multiculturalisme. «Notre cuisine raconte l’histoire de l’altérité et de l’intégration.»