Le processus qui a mené à la nomination récente de l’ex-ministre libérale ontarienne Madeleine Meilleur au poste de commissaire aux langues officielles ne fait toujours pas l’unanimité autour de la table de la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA), le lobby des francophones hors Québec, qui est possiblement la partie la plus intéressée à cette nomination.
Ce jeudi 25 mai, la discussion au conseil d’administration de la FCFA «a permis de constater que ce processus ne fait toujours pas consensus au sein des communautés francophones et acadiennes», rapporte l’organisme. Et les membres «s’inquiètent de l’impact de cette situation sur les citoyens de langue française qui vivent en milieu minoritaire».
«Le fait que ce processus soit perçu, par une part importante de l’opinion publique, comme ayant mené à un choix partisan, demeure le nœud du problème.» On sait que la ministre du Patrimoine canadien, Mélanie Joly, a participé à la sélection finale. Or, ce ministère, directement responsable des programmes de promotion des langues officielles, est toujours sous la loupe du commissariat.
Immédiatement décriée par les partis d’opposition Conservateurs et NPD, la nomination d’une autre Ontarienne déplairait également aux Acadiens, qui estimeraient que c’est à leur tour d’avoir un ou une commissaire provenant de leur communauté.
«Aux yeux des organismes membres de la Fédération, le ou la commissaire aux langues officielles est plus qu’un simple agent du Parlement et un chien de garde; il est aussi, souvent, le dernier recours des francophones lorsque leurs droits linguistiques sont lésés», indique encore la FCFA.
Il est donc «justifié», explique-t-on, de se questionner sur les effets à court et long terme «sur l’intégrité d’une institution qui revêt une importance primordiale pour les communautés francophones en situation minoritaire».