La chasse a éliminé le pingouin de l’Atlantique en 300 ans

Jacques Cartier avait décrit ce grand pingouin en 1534

Le grand pingouin de l'Atlantique Nord. Illustration par John James Audubon | Société Audubon.
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Publié 11/12/2019 par Agence Science-Presse

Jacques Cartier avait décrit ce grand pingouin lors de son premier voyage dans la région, en 1534. Trois siècles plus tard, l’espèce était virtuellement éteinte. La dernière observation remonte à 1844.

Une étude vient de confirmer que c’est l’humain, la chasse, qui est responsable de son extinction, comme de celle d’autres oiseaux non volants qui étaient uniques à la Nouvelle-Zélande.

Facile à attraper

Les biologistes estiment qu’il y avait des millions de grand pingouin chaque été, rassemblés dans divers lieux de ponte tout autour de l’Atlantique Nord, de Terre-Neuve jusqu’à la Norvège.

Comme cet oiseau de 80 cm de haut ne pouvait pas voler, il était facile à attraper, et les marins en appréciaient le goût. À proximité de Terre-Neuve, «en moins d’une demi-heure, nous en avons rempli deux bateaux», écrit Jacques Cartier dans le récit de son premier voyage.

Au cours des générations suivantes, il serait également chassé pour ses oeufs et ses plumes.

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Il aurait pu survivre longtemps

Pour leur étude, dirigée par la biologiste Jessica Thomas, de l’Université Swansea en Grande-Bretagne, les chercheurs ont récolté des échantillons d’ADN de 41 os de ces grands pingouins conservés dans divers musées.

Le résultat suggère que l’espèce était suffisamment diversifiée génétiquement pour survivre encore longtemps. «Nos données n’apportent pas le moindre indice comme quoi le grand pingouin était à risque d’extinction», avant les années 1500.

Ce ne sont d’ailleurs pas que les Européens qui l’ont chassé. L’archéologie a révélé au fil des années qu’il faisait aussi partie de l’alimentation des Inuits du Groenland et des Béothuks de Terre-Neuve.

Dernière observation en 1844

Par ailleurs, il était connu des riverains de la Mer du Nord depuis des siècles. Mais les voyages en Amérique, puis le développement d’une pêche commerciale au 18e siècle, ont sonné son déclin.

La profession de naturaliste, encore embryonnaire, n’a même pas eu le temps de l’étudier!

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Certains experts avaient commencé à tirer la sonnette d’alarme sur sa rareté dans la première moitié des années 1800, et la dernière observation solide, en 1844, est celle de deux marins qui, sur une petite île islandaise, ont tué deux pingouins pour en ramener la peau… sa valeur ayant augmenté à cause de sa rareté.

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