La satire a-t-elle une langue? Si les référents et les coups de crayon peuvent être différents entre les Canadiens francophones et anglophones, les caricatures sont aussi liés à la ligne éditoriale des journaux. L’explosion des réseaux sociaux a également chamboulé un métier qui fait les frais de la situation budgétaire des journaux.
Mêlant texte et image, la caricature est à la fois journalistique et artistique, plaisante et irritante. Elle porte en elle l’offensive et la polémique, provoque souvent le rire, parfois la colère.
«Les caricaturistes sont en première ligne face à l’histoire, leurs dessins sont une première lecture des évènements d’actualité, la toute première réaction artistique», estime Dominic Hardy, professeur d’histoire de l’art à l’Université du Québec à Montréal.
Mais cet objet d’humour revendiqué, libre et insoumis, a-t-il une langue? Les caricaturistes canadiens francophones ont-ils la même manière d’aborder la satire que leurs homologues anglophones?
«Il y a une relation entre la langue et le dessin. Les références ne sont pas forcément les mêmes, ce qui appelle des types de gags différents auxquels une communauté linguistique va réagir et pas une autre», analyse Dominic Hardy.