«C’est une itinérante, on ne sait pas d’où elle vient, on ne sait pas où elle va.» La bonne femme, de et avec Jasmine Dubé, se promènera pourtant au Théâtre français de Toronto (TfT) du 10 au 12 avril. Une pièce pour enfants poétique, mise en scène par Martin Faucher, qui s’installe à Toronto après 200 représentations et une tournée en Europe.
Une femme solitaire, sortie du fond des âges, se balade avec Lélé, son éléphant malade. Le soir elle lui conte des histoires «faites de nuages et de neige, de grognes et de chatouilles, de chagrins d’enfants et d’une étoile filante». Puis avec le jour elle se lève et continue sa marche vers le néant.
«Je voulais présenter un personnage rebutant, raconte Jasmine Dubé, pour que les enfants aillent au-delà des apparences.» Au fur et à mesure de sa promenade infinie, la sorcière se révèle ainsi être une «bonne femme». Le scénario montre aux enfants qu’«il y aura toujours quelqu’un sur ta route, pour t’aider, te guider. Et pas nécessairement celui qu’on croit. Et puis, tous les personnages sont créés par la sorcière».
Mais celle qui est aussi l’actrice de la pièce ne se focalise pas sur un quelconque message. Libre comme le vent, l’héroïne souffle simplement quelques contes pour qui veut bien les entendre.
Avec pour instrument la poésie, elle-même inspirée par l’observation des enfants. À commencer par le fils de Jasmine Dubé, qui lui fit remarquer un jour la ressemblance entre une corne de rhinocéros et un croissant de Lune. Il aura d’ailleurs fallu neuf mois pour mettre le spectacle au monde. «Les enfants dessinent toujours des bonshommes, ajoute-elle. Je me suis juste demandé ce que pourrait être une bonne femme».