Un garçon de 13 ans disparaît à sa sortie du collège. Son corps est retrouvé près d’un boisé et l’autopsie révèle qu’il a été violé par au moins trois hommes avant de mourir. Le commissaire Franco Bordelli est chargé de l’enquête dans le polar Mort à Florence, de Marco Vichi.
Les indices sont rares, pour ne pas dire presqu’inexistants. Seule une petite facture trouvée non loin du cadavre pointe vers un boucher fasciste. Placé sous surveillance, ce dernier tarde à donner espoir à Bordelli.
Entre-temps, Florence est frappée de pluies torrentielles et l’Arno déverse cinq cent mille tonnes de boue. Ce n’est pas de la fiction, cela s’est effectivement produit les 3 et 4 novembre 1966 et a causé des dommages considérables dans toute la ville, détruisant entre autres de nombreuses œuvres d’art de la Renaissance.
La vie professionnelle et la vie affectueuse de Bordelli s’entrelacent gaiement dans ce roman où le commissaire arrose son pappardelle au civet d’un litre de vin, coiffé d’un verre de grappa alla ruta. Traduit en français, ce roman italien regorge de mots non traduits, surtout pour désigner des mets comme tagliatelle, lampredotto, tortelli et strozzapreti.
On se promène dans une enfilade de via, viale, piazza et piazzale. C’est parfois déroutant, comme lorsqu’«il s’engagea borgo dei Greci» (un luxueux appartement, paraît-il).
L’auteur n’est pas tendre à l’endroit de ces concitoyens. Il écrit que le sens de l’État est totalement étranger aux Italiens, «empoisonnés par le goût des privilèges […], fascinés par les riches et les puissants, dévoués au népotisme et au racolage». Cette mentalité, ajoute-t-il, existe depuis des siècles et ne risque jamais de changer.