Jo Proulx, un pur produit canadien

La cinéaste a réalisé le clip "Sacrifice" du groupe Kayt and the Hard Folks

Jo Proulx
Jo Proulx, une cinéaste au parcours riche.
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Publié 03/06/2018 par Chloé Berry

Si nous entendons son nom pour la première fois, c’est parce qu’elle a décidé de nouer des liens avec la communauté francophone. «J’ai évolué surtout avec des anglophones mais j’ai décidé de faire des choses un peu plus avec des francophones maintenant» nous confie Jo Proulx.

Pourtant Jo est loin d’être une nouvelle arrivante sur la scène artistique torontoise. Productrice puis réalisatrice de court-métrages, L’Express la rencontre enfin alors qu’elle s’essaye à un nouveau genre : le clip. Dernière réalisation en date : Sacrifice, le nouveau morceau du groupe Kayt and the Hard Folks.

Anglophone et francophone, Jo n’oublie pas non plus d’où elle vient. Le sang des Abénaquis, des Écossais et des Français coule dans ses veines et pour elle, cela est indissociable de son travail.

De l’Europe au Canada ou du journalisme au cinéma, l’artiste derrière la caméra a plus d’une corde à son arc. Un parcours et des origines métissés qui font de Jo Proulx un pur produit canadien.

Jo Proulx
Scène du clip « Sacrifice » de Kayt and the Folks réalisé par Jo Proulx

D’ici et d’ailleurs

La québécoise aux racines autochtones a posé ses valises à Toronto en 2012. Mais son parcours – aussi bien professionnel que personnel – est sous le signe du nomadisme.

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Descendante de la tribu Abenaqui, elle a également du sang français et écossais. Pour la réalisatrice, la richesse de son patrimoine génétique a résolument influencé son travail.

Après des études de cinéma et de photographie à l’Université de Montréal et à l’Université de Ryerson à Toronto, elle quitte le Canada pour occuper l’Europe. Elle y est rédactrice technique. 1 an et demi plus tard, elle retourne au Québec et devient journaliste.

La Presse, Radio-Canada, Les Affaires, elle fait un tour des médias pendant 10 ans avant de revenir à son premier amour: le 7e art. «Le cinéma a toujours été dans ma vie» nous dit-elle.

Passion de cinéma

La production de court-métrage occupe ses journées. Elle va notamment produire plusieurs petits films d’horreur comme Massacre at Feamure Creek en 2014, un de ses succès notables auprès du public.

Mais Jo Proulx veut mettre la main à la patte au niveau artistique. L’expérience de la production lui donne, après plusieurs années, l’envie de passer à la réalisation.

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Ce n’est pas que derrière la caméra que Josée travaille. En tant que femme autochtone et francophone, elle a voulu récemment s’impliquer dans la communauté cinématographique autant que possible. Elle est membre du conseil d’administration de Charles Street Video, la coopérative de cinéma la plus populaire de Toronto.

Après les petits formats, Jo se lance dans le documentaire. Elle travaille actuellement sur un projet avec d’autres cinéastes autochtones. À surveiller en 2018/2019.

Clip engagé

Pour son premier clip, Jo a travaillé avec le groupe torontois Kayt and the Hard Folks. Kayt, la chanteuse du groupe qui parle également français, lui a laissé carte blanche.

«Kayt m’a proposé les paroles et j’ai été frappée par le message tout de suite». La sincérité du texte qui lui a tout de suite rappelé la folie de #moiaussi, la réalisatrice s’adresse aux jeunes femmes en début de carrière qui ne sacrifient pas leur valeur pour percer.

Jo n’a cependant pas voulu tomber dans le stéréotype du mouvement de protection des femmes. En prenant deux femmes comme protagonistes, elle a voulu montrer que ces situations arrivent également entre femmes.

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Jo et Kayt ont apprécié travailler ensemble sur Sacrifice, à tel point qu’elles envisagent de reconduire leur collaboration pour un prochain clip l’année prochaine.

 

 

Auteur

  • Chloé Berry

    Journaliste à l-express.ca. Formée en sciences politiques et au journalisme en France. Adepte des questions de société et férue d'histoire.

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