L’auteur a ajouté qu’écrire, c’est faire preuve de logique, et que «ceux qui ne savent pas ordonner leurs phrases de façon méthodique ne savent pas penser. Un système scolaire qui n’enseigne pas aux élèves à bien écrire, les empêche de penser.»
Ironie du sort, son livre est bourré d’exemples de fautes, non pas des étudiants, mais d’enseignants, de professeurs et de fonctionnaires. Cela prouve que le problème ne date pas d’hier et qu’il ne serait pas la conséquence directe des nouvelles technologies bien que celles-ci aient contribué au phénomène.
Entraîner à argumenter
Le professeur Gerald Graff, de l’université de l’Illinois à Chicago, fait écho aux opinions du professeur Mitchell. Il dit que «la qualité de notre écriture est une réflexion de la qualité de notre façon de penser. Ceux qui écrivent mal ont un esprit civique peu développé et sont lents à saisir les pièges de la propagande.» Selon M. Graff, le problème trouve son origine dans une mauvaise instruction à l’école par des enseignants qui ont, trop souvent, des difficultés à écrire eux-mêmes.
D’après Claudia Borgonovo, professeure de linguistique à l’université Laval à Québec, l’école devrait moins insister sur l’orthographe (il existe des correcteurs, après tout, mais encore faut-il savoir s’en servir) et plus sur la rédaction et l’organisation de la pensée.
Elle dit que les étudiants actuels écrivent et lisent constamment, bien que les messages soient brefs et simples. L’école et l’université devraient les entraîner à argumenter, et pas seulement à narrer. Quant à la lecture, la difficulté arrive avec les textes longs et complexes, parce que, en général, les jeunes lisent moins de livres qu’auparavant.