«Je ne peux pas cacher la moitié de mon identité»

– Paul-François Sylvestre à la Croisée des mots

Peter Kupidura, spécialiste des services en français à la Bibliothèque publique de Toronto, l'écrivain Paul-François Sylvestre et l’animateur Anlon To de CHOQ-FM. (Photo: Sylvie Gervais)
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Publié 16/06/2019 par l-express.ca

En tant que doublement minoritaire, francophone et homosexuel, notre collaborateur Paul-François Sylvestre affirme qu’il ne pouvait pas cacher la moitié de son identité dans ses écrits. «Je suis fier de qui je suis à 100%!»

L’Association des auteurs de l’Ontario français et la Bibliothèque publique de Toronto ont invité Paul-François Sylvestre pour la dernière Croisée des mots de la saison; elle a eu lieu à la succursale Yorkville, le jeudi 13 juin, juste au début de festivités de la Fierté gaie.

Hélène Brodeur

Anlon To, éditorialiste web à CHOQ-FM, animait cet entretien et a cherché à connaître divers facteurs qui ont incité Paul-François Sylvestre à écrire, entre autres, des romans. La lecture de La Quête d’Alexandre, de Hélène Brodeur, a joué un rôle clef.

«Dans mes lectures, l’action se déroulait toujours en France ou au Québec, Or, voici que Brodeur me plonge dans le Nord de l’Ontario lors des incendies dévastateurs. Je me suis immédiatement dit que si une intrigue pouvait se dérouler dans le Nord, elle pouvait tout aussi bien s’ancrer dans le Sud, d’où mon roman sur la contrebande durant les années de la prohibition de l’alcool: Des œufs frappés…» (Prise de parole, 1986).

Double filon

L’animateur a demandé à son invité de résumer le filon de son écriture en tant qu’essayiste, romancier, nouvelliste et plus rarement poète. «C’est un double filon qui respecte ma double identité. Mes ouvrages ont tantôt un contenu franco-ontarien, tantôt un contenu gai, parfois un mélange des deux.»

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Il a expliqué, par exemple, que le personnage principal de 69, rue de la Luxure (Gref, 2003) est un Franco-Torontois qui rencontre un Québécois dans le Village gai pour une série d’aventures assez salées, au point où Pierre Léon avait qualifié le roman de pornographique dans sa critique pour L’Express.

Culture francophone, pas bilingue

Durant l’entrevue, Paul-François Sylvestre (Paul tout court dans sa famille) a souligné que son éducation à l’Université d’Ottawa, contrairement à celle de ses sœurs à University of Windsor, lui a inculqué une culture francophone et non bilingue, voire anglophone, comme c’est le cas pour ses trois sœurs.

«Moi, j’attends de lire Louise Penny en traduction, alors que ma sœur aînée Fernande découvre la dernière enquête d’Armand Gamache un an avant moi en version originale anglaise. Elle ne lit jamais un roman en français.» Même famille, culture différente.

Rencontres en ligne

Une personne du public a cherché à savoir si l’invité travaillait présentement à un nouveau roman. L’œuvre en cours de Sylvestre campe un septuagénaire (!) qui s’est inscrit à une agence de rencontre en ligne et qui découvre que des milliers d’hommes dans la trentaine ou quarantaine cherchent une âme-frère de 50, 60 ou 70 ans et plus.

«J’ai eu des correspondants russes qui devenaient follement amoureux après seulement trois courriels. L’un d’eux m’a envoyé un poème à la Saint-Valentin. Un Iranien m’a supplié de le marier, un Ivoirien est suspendu à mes lèvres… De quoi enrichir plus d’un chapitre!»

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La série Croisée des mots est une initiative du Torontois Gabriel Osson, président de l’Association des auteures et auteurs de l’Ontario français. Elle devrait reprendre à l’automne prochain, toujours en partenariat avec la Bibliothèque publique de Toronto.

L’animateur Anlon To de CHOQ-FM et l’écrivain Paul-François Sylvestre. (Photo: Sylvie Gervais)

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