J’ai les montres molles… chronique COVID un an plus tard

Salvador Dali, covid, montres molles
La persistance de la mémoire, par Salvador Dali, 1931.
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Publié 15/06/2021 par Lise Marie Baudry

À la maison depuis mars 2020 à cause de la COVID..

Je ne porte plus de montres.

Toutes mes montres sont en panne. Pas envie d’aller faire changer les piles.

Elles sont toutes arrêtées à des heures différentes. Non, je ne vais pas dire qu’elles sont précises deux fois par jour. Parce que je n’ai vraiment pas besoin de ce niveau de précision dans ma vie actuelle.

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COVID en janvier.

Post-COVID en février, mars, avril et mai.

Le brouillard mental – ou cerveau COVID – c’est vrai.

Je viens de recevoir mon second vaccin.

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Dans mon quartier, deux dépanneurs ont fermé leurs portes. Je croyais ce genre d’entreprise à l’épreuve de tout.

Dans mon quartier, plusieurs restos et boutiques de vêtements ont fermé leurs portes. Les locaux à demeurent à louer longtemps.

Le McDonald’s au coin de Runnymede a fermé ses portes. Je n’ai jamais vu de McDonald’s fermés.

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Les pigeons sont revenus sur mon balcon. Ce n’est plus mignon. Il y a un nid avec deux pigeonneaux.

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La fiente de pigeon, c’est organique, c’est biologique. C’est aussi toxique qu’un rallye républicain en Alabama.

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Dans mon quartier, des salons de coiffure ont fermé leurs portes.

Ainsi que des salons de manucure. Yeah, il y en avait trop.

L’école d’art, âgée de 25 ans, a fermé ses portes aussi. Le virtuel n’a pas pu la sauver.

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Dans mon quartier, un Popeye’s and un Church’s ont remplacé des commerces fermés. Est-ce moi ou les chaînes de friture de gallinacés se répandent comme… ben, comme un virus!

coiffure COVID Lise Marie Baudry
La coiffure COVID de Lise Marie Baudry, inspirée de la coiffe du roi des lémurs Julian dans le film Madagascar.

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Pour faire du pouce sur la chronique de François: dans mon quartier, quatre dispensaires de cannabis ont ouvert leurs portes à l’annonce de la légalisation. Ils ont tous fermé depuis. Le dernier, tout récemment.

COVID? Ou mauvaise évaluation des besoins locaux? Est-ce que les gens qui fréquentent Bloor West Village préfèrent un américano à un nounours aromatisé?

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La pharmacie: ma sortie la plus régulière. Vive les prescriptions! Une amie m’a dit: «Pourquoi tu ne fais pas livrer?» Et me priver de sortir?

Avant, je renouvelais mes prescriptions par téléphone et j’allais les chercher le lendemain.

Maintenant, je fais les deux en personne. Bingo, deux sorties!

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J’écoute moins de headbangers. Mais encore du rock. Revenue aux classiques: Zeppelin, Queen, Alice Cooper. Ce n’est pas une période pour Enrico Macias ou Francis Cabrel.

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Et puis, je viens de découvrir—avec 5 ans de retard – Larkin Poe et la version métal de Sound of Silence par Disturbed.

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Dans mon quartier, aucun des fleuristes n’a fermé ses portes.

C’est bien.

Les fleurs sont plus chères. Comme tout le reste.

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Les restos qui ont survécu dépensent des sommes folles pour fleurir leurs patios de trottoirs.

Ça fait du bien.

Auteur

  • Lise Marie Baudry

    Lise Marie Baudry œuvre depuis plus de 30 ans dans la francophonie ontarienne et torontoise. Elle a notamment été directrice générale du Centre francophone de Toronto. Ses opinions n'engagent qu'elle-même.

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