Poète, romancière et artiste visuelle, jardinière et mélomane aussi, Andrée Christensen nous propose une soixantaine de collages et poèmes dans Chambres rêvantes. «Les collages sont des poèmes en images qui ont avantage à être abordés moins par la pensée que par l’émotion et l’intuition , écrit-elle dans la Genèse du projet.
Les images utilisées pour réaliser ces collages proviennent principalement de reproductions de gravures sur bois de la fin du XIXe siècle, libres de droit. Sur la couverture, on voit «La main de nuit» et, en arrière-plan, un détail de «L’initiation d’Artémis».
Déstabilisé
La lecture peut poser un défi pour qui n’a pas un penchant pour l’onirisme et le poétique. J’avoue avoir été parfois déstabilisé. Andrée Christensen m’avait pourtant averti que le plus important n’est pas ce qu’on voit, mais ce que l’on ne voit pas, ce que l’on imagine. «Les images: tremplin vers l’invisible.»
La poète-artiste visuelle explique que le rôle des poèmes de Chambres rêvantes n’est pas de répéter le contenu des images.
«Je les ai imaginés plutôt comme des contre-chants, joués en accompagnement de la mélodie principale. Ou peut-être, à l’image du pianiste dans un lieder de de Gustav Mahler ou de Franz Schubert, dont le jeu donne le rythme, suggère une atmosphère en enveloppant la pièce d’une harmonie subtile.»