Si la loi garantit le droit de travailler dans la langue de son choix au sein de la fonction publique fédérale, la réalité est parfois bien loin de la théorie. Des fonctionnaires qui voient leur langue absente ou dénigrée préfèrent quitter le navire. Une récente étude sonne l’alarme.
«C’est plate travailler dans un environnement comme ça. Après un moment, je me suis dit que je ne pouvais plus faire ça», raconte Félix*, un ancien fonctionnaire qui a travaillé comme traducteur au sein de plusieurs ministères.
«Même si on n’était que cinq francophones dans une réunion, s’il y avait un anglophone, tout se faisait en anglais.» Ne pas pouvoir travailler en français, ça lui arrivait «tout le temps», assure-t-il.
«J’étais traducteur, donc forcément, je travaillais en français. Mais au quotidien, si j’avais besoin de parler avec des collègues ou de faire quoi que ce soit qui n’était pas de la traduction, ça se faisait en anglais. C’était impossible de le faire en français.»
Félix a quitté la fonction publique pour différentes raisons. «Mais une grande partie», dit-il, «c’est qu’il fallait toujours que je me batte pour que les gens valorisent le français.»