Immersion: l’ancien Hôtel de Ville de Toronto sous les eaux

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Publié 05/12/2006 par Yann Buxeda

Depuis le 25 novembre, l’ancien Hôtel de Ville de Toronto revêt un étrange manteau. Alors que la saison voudrait que le blanc soit de ri-gueur, le vieux bâtiment se pare de vives couleurs. Une oeuvre du Français Xavier de Richemont, intitulée Immersion, qui se veut l’un des points névralgiques de la 40e édition du festival de lumières Cavalcade of Lights.

Une manifestation créée en 1967 pour célébrer la création du tout nouveau Nathan Phillips Square et de l’Hôtel de Ville. Et ce qui était une simple manifestation ponctuelle plutôt modeste est devenu au fil des ans un véritable rendez-vous d’amateurs de pyrotechnique et de lumières en tous genres.

Le début des années 2000 a marqué une véritable embellie du phénomène, au point de propulser Cavalcade of Lights au rang de l’un des plus vastes spectacle de lumières du continent. Depuis trois ans, ce qui était l’objet d’une seule soirée de célébrations s’est mué en manifestation de six semaines, et prend place aux quatre coins de Toronto.

Pour cette édition 2006, pas moins de 19 quartiers se mettent au diapason de l’Hôtel de Ville, comprenant notamment Yorkville, Queens Quay Harbourfront, le Vieux Cabbage Town ou encore le marché Saint-Laurent. Un parcours intéressant, mais qui n’offre pas les mêmes perspectives que le spectacle du Nathan Phillips Square, qui cristallise à lui seul les ambitions de la Ville-Reine.

Pour preuve, pas moins de 100 000 diodes électro-luminescentes bleues et blanches parent les arches et les arbres de la place. Un cadre rêvé pour mettre en scène les illuminations de l’Hôtel de Ville, orchestrées par Xavier de Richemont. Mais le scénographe français n’en est pas à son premier coup d’essai.

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Depuis maintenant une dizaine d’années, il propose ses travaux à travers le monde, et s’est illustré par l’illumination de nombreuses villes et bâtiments. La cathédrale de Chartres, les musée des Beaux-Arts à Paris, mais aussi les villes de Malaga, Versailles, Séville ou Eindhoven sont quelques-uns des lieux qui ont eu affaire au scénographe. Le Canada n’était pas non plus orphelin de ses créations avant cet hiver, puisque Xavier de Richemont avait déjà collaboré avec Montréal, il y a deux ans.

Une illumination du quartier latin dans le cadre du festival Juste pour rire qui n’a pas manqué d’interpeller le service dédié aux événements spéciaux de la Ville de Toronto, comme il le souligne: «À Montréal, le directeur du service culturel avait profité de l’occasion pour inviter des responsables de la ville de Toronto. Ils avaient entendu parler de mes créations grâce à la chaîne TV5. Ils m’ont donc commandé un projet cet été, et nous avons débuté le travail à la fin septembre. Le défi était très complexe car le recul était très limité par rapport à la surface à couvrir.»

Une équation complexe à résoudre, mais qui a finalement trouvé ses solutions. Et le résultat est probant. L’ancien Hôtel de Ville de Toronto est illuminé à l’aide d’un système unique: quatre projecteurs illuminent la façade ouest de l’édifice tandis qu’un cinquième est dédié à la tour, pour la couverture d’une surface approximative de 80 m sur 40 m, avec un recul de 30 m.

Un travail au très grand angle, qui a demandé des ajustements très précis, mais aussi offert des perspectives spécifiques au scénographe français. Une architecture qui lui a permis d’exprimer toute sa créativité et de scénariser son exposition: «C’est la première fois qu’était réalisé un spectacle de lumières vidéo et non fixe. La pratique habituelle et celle que j’avais utilisé à Montréal était d’utiliser des photos et de les mettre en mouvement. À Toronto, c’est véritablement une vidéo qui est projetée sur le mur. C’est une autre forme de dynamisme.»

Un outil différent qui permet de scénariser plus facilement une représentation: «Pour Toronto, qui signifie ‘‘ville de l’eau’’, j’ai voulu mettre cet aspect en valeur. C’est peut-être un cliché français que d’associer le Canada aux grandes étendues aquatiques, mais la proximité des chutes du Niagara et du Lac Ontario m’ont orienté vers cette idée. Immersion propose une image de l’Hôtel de Ville submergé par les eaux, tantôt englouti par la masse liquide, tantôt gelé par le froid.»

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Un ballet de lumières qui dure 15 minutes et qui sera présenté toutes les heures au Nathan Phillips Square, entre 17h30 et 22h30 jusqu’au 23 décembre.

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