En plus de développer ses exportations d’électricité dans les provinces canadiennes et les états américains voisins, Hydro-Québec veut commercialiser ses innovations, comme une nouvelle batterie permettant de conserver l’énergie solaire ou éolienne, et veut acquérir des actifs à l’étranger, comme dernièrement le Réseau de l’intelligence électrique en France.
C’est la stratégie de la société d’État québécoise, qu’a exposée son PDG Éric Martel à la tribune conjointe des Canadian Club et Club canadien de Toronto le 15 février. Hydro-Québec prévoit doubler ses revenus actuels de 14 milliards $ (et ses profits de 3 milliards $) d’ici 2030, tout en maintenant «les tarifs résidentiels les plus bas en Amérique du Nord».
De toutes les sources d’énergie, l’hydro-électricité québécoise est celle dont les coûts sont les plus stables – suivant essentiellement l’inflation générale – alors que les prix mondiaux du pétrole et du gaz naturel fluctuent beaucoup, notamment depuis le tournant du 21e siècle. Cela permet à Hydro-Québec d’élaborer des projets d’avenir en se basant sur des données fiables.
M. Martel fait valoir que la demande intérieure d’électricité n’augmentera pas tant que ça au cours des prochaines décennies, à mesure que les gens adopteront des bonnes habitudes de conservation, achèteront des appareils ménagers «intelligents», et produiront eux-mêmes un peu (ou même beaucoup) de leur électricité au moyen, par exemple, de panneaux solaires. «Cela permettra à Hydro-Québec d’exporter davantage de son électricité sans avoir à investir dans trop de nouvelles infrastructures.»