Du 19 au 29 avril prochain, le festival Hot Docs ouvrira ses portes. La 14e édition du plus important événement du documentaire en Amérique du Nord accueillera cette année pas moins de 129 films provenant de 30 pays. C’est l’occasion pour L’Express de parcourir la programmation et en ressortir quelques ambassadeurs de la francophonie audiovisuelle informative.
A Kid From Paris, de Philippe Lavalette, Canada, 2006. Français avec sous-titres anglais. 20 minutes. ****
Qu’est ce qui peut bien pousser un homme ayant atteint le crépuscule de son existence à en finir? À travers ce morceau de vie illustré, Jacques Lavalette est mis en image par son fils. Un hommage touchant, qui met en scène le présent à la lumière du passé. Nostalgie et tristesse sont les sentiments dominants malgré les quelques sourires. On s’attache à ce petit vieux, orphelin très jeune, qui s’ouvre volontiers devant l’objectif.
Une vie rude, consacrée au travail en tant qu’ancien marchand de légumes parisien, a forgé un caractère humble et sensible. On est loin du cliché de l’homme endurci par les vicissitudes de la vie. La musique aussi nous entraîne dans un passé qui lui est propre. Au son de l’accordéon, Jacques semble attendre patiemment le jour où il ira rejoindre Boubou, sa femme décédée quelques années plus tôt. Les odeurs d’un Paris de l’après-guerre se mêlent au présent. De quoi s’identifier, non pas au personnage, mais à son environnement.
Après un séjour au Canada chez son fils, Jacques revient à Paris. C’est son chez-soi, sa vie, ses souvenirs, tout ce qui le rattache à son passé. Un passé peut-être encore trop présent ou simplement le sentiment d’avoir terminé sa course le pousse à son ultime voyage. Une mise en scène agréable et bien temporisée.