Hot Docs: après l’hiver, le documentaire

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Publié 22/04/2014 par Sonia Baritello

«Une chance pour Toronto de réchauffer nos âmes, esprits et cœurs grâce aux documentaires». C’est la promesse du célèbre festival Hot Docs cette année. Du 24 avril au 4 mai se déroule la 21e édition de l’événement, le plus important du genre en Amérique du Nord. Pendant onze jours, 197 documentaires en provenance de 43 pays seront présentés aux cinéphiles.

«Mon conseil pour les amateurs de documentaires est de prendre une semaine de congés et de prévoir quelques repas, car nous avons ici des centaines de cinéastes des plus talentueux au monde en ville pour présenter le meilleur du documentaire», a déclaré Brett Hendrie, directeur-adjoint du festival.

Cinéastes, producteurs, cinéphiles seront ainsi réunis à travers douze programmes. Parmi eux, des projections, mais aussi des conférences, forums, présentations spéciales, événements promotionnels, etc.

Une ouverture sur la modernité

Cette année, le festival s’ouvre sur un air de modernité avec la première du documentaire The Internet’s Own Boy, du cinéaste Brian Knappenberger le 24 avril à 22h, pour la projection grand public.

Ce film retrace l’histoire d’Aaron Swartz, adolescent et pionnier de l’activisme sur internet, au destin tragique. «C’est un homme qui a beaucoup contribué à l’Internet et qui s’est impliqué dans la création de beaucoup d’outils», indique Alex Rogalski, l’un des programmateurs, en charge du volet canadien. «C’est une investigation, une forme de biographie très ingénieuse.»

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La programmation promet de satisfaire tous les goûts, à travers une très large palette de productions. Alex Rogalski en recommande ainsi quelques-uns, dont Kung Fu Elliot de Matthew Bauckman et Jaret Belliveau, qui retrace l’histoire d’un cinéaste amateur dont l’objectif est de devenir une star canadienne de film d’action. Mentionnons aussi The Joy of Man’s Desiring de Denis Côté, qui met en avant la routine de travailleurs, et Just Eat It: A Food Waste Story de Grant Baldwin et Jenny Rustemeyer à propos du gaspillage alimentaire et de l’environnement.

La touche franco

Cette année, cinq documentaires en langue française produits par l’Office Nationale du Film du Canada (ONF) font partie de la sélection officielle. Parmi eux, Autoportrait sans moi de Danic Champoux, diffusé dans la section Canadian Spectrum dimanche 27 avril à 18 h 30, lundi 28 à 20h45 et le 4 mai à 15h au cinéma TIFF Bell Lightbox.

Ce documentaire met en lumière les confessions les plus intimes et diverses de 50 personnes, choisies grâce aux réseaux sociaux.

Sélectionné pour le programme en résidence de l’ONF pour les deux dernières années, Danic Champoux a compris qu’il devait saisir cette expérience pour «faire autre chose», en se focalisant entièrement sur un seul projet, sélectionné cette année à Hot Docs.

«Je me suis enfermé dans mon bureau, et je me suis demandé ce que j’ai aimé de mes expériences passées. Ce sont les visages que j’ai vus, les rencontres que j’ai faites, cette authenticité et cette qualité de présence que l’on retrouve chez les gens», explique le cinéaste.

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Ce constat l’aura poussé à organiser une sorte de session de speedating, à la recherche du candidat idéal. C’est ainsi, via les réseaux sociaux, notamment Twitter, qu’il a appelé les volontaires à lui parler de ce qu’ils sont. Avec plus de 500 retours et une sélection basée sur un questionnaire, il a rencontré quelque 150 personnes avec qui il a échangé pendant 40 minutes.

Résultat, ce n’est pas un personnage, mais 50 que le cinéaste a retenu. «Au départ, je recherchais une personne phare. Mais mon but n’était pas non plus de créer une Star Académie du film où il n’y a qu’un vainqueur. Une multitude, c’est une multitude», précise-t-il.

Entre les petits problèmes du quotidien et les drames de la vie, le documentaire de 90 minutes dépeint avec brio la vaste réalité de la nature humaine, où chacun peut reconnaître une partie de soi.

«Ces témoignages mettent en lumière des façons de vivre, un sentiment d’insatisfaction assez symptomatique de notre génération», constate Danic Champoux. «Et ce qui en ressort, c’est que les gens sont tristes.»

Info: www.hotdocs.com

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