Les Histoires d’immigration des Éditions David: toujours la qualité de vie

Histoires d’immigration
Collectif, Histoires d’immigration, récits, Ottawa, Éditions David, 2021, 232 pages, 20 $.
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Publié 12/12/2021 par Paul-François Sylvestre

En janvier 2021, les Éditions David invitaient les nouveaux arrivants, les personnes issues de l’immigration et les gens de la communauté d’accueil à partager leur expérience. Cela a donné lieu à un ouvrage collectif tout simplement intitulé Histoires d’immigration.

Les fonds accordés visaient un projet régional. Le concours s’adressait aux gens de la région d’Ottawa et de l’Est ontarien.

Quarante récits ont été choisis parmi une soixantaine de textes reçus. Les auteurs et autrices sont originaires de: Algérie, Angola, Burundi, Caraïbes, Côte d’Ivoire, Égypte, France, Grande-Bretagne, Haïti, Île Maurice, Liban, Maroc, Martinique, Pays-Bas, Pologne, République démocratique du Congo, Rwanda, Syrie et Tunisie. Les gens d’accueil viennent d’Ottawa, Casselman et Cornwall.

Immigration: du choc à l’adaptation

Les thèmes abordés dans ce recueil vont du désir d’émigrer à l’adaptation dans le pays d’accueil, en passant par la préparation au départ, les chocs culturels, les rencontres inoubliables, la quête identitaire et les procédures d’immigration.

L’ancienne gouverneure générale Michaëlle Jean signe une préface qui rappelle que l’afflux de réfugiés, de migrants et d’immigrants déstabilise encore bien des gens. Elle décrit avec une précision remarquable le contexte actuel de l’immigration au niveau mondiale.

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Adam Berrada, du Maroc, n’hésite pas à dire que l’immigration revêt une vertu insoupçonnée: «elle éprouve fortement la solidité des liens du couple ou du foyer qui s’y est engagé». Sa petite famille en est ressortie grandement soudée.

Un pays inclusif où tout est possible

Nabila Fathi, également du Maroc, clame que vivre au Canada, c’est vivre «dans un pays inclusif où tout est possible».

Pour Justine Tshula, de la République démocratique du Congo, l’immigration est un parcours parsemé de défis. À la recherche d’un renouveau, elle a embrassé ces obstacles, les a surmontés et vaincus.

L’Haïtienne Marie Eugénie Lubin abonde dans le même sens en soulignant que l’immigration nous invite à faire de nouvelles découvertes.

Richard Kubele, pour sa part, déplore que la non-reconnaissance de ses qualifications académiques et expériences professionnelles acquises au Congo ait été vécue «comme un déclassement social».

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Construction d’une nouvelle identité

Jean Mohsen Fahmy, originaire d’Égypte, reconnaît que son histoire d’immigration s’est définie par la «construction d’une nouvelle identité, qui rassemble et unifie tous les traits, toutes les découvertes, toutes les expériences que ma naissance, ma vie et mes rencontres bâtissent tous les jours, pierre sur pierre».

Caroline Fabre écrit que l’avion l’a emmenée un peu plus loin de sa vie en France pour la conduire un peu plus près de ses rêves ici, au Canada.

Pour la Parisienne Géraldine Gauthier, l’arrivée au Canada a été «synonyme d’une deuxième naissance».

Claude Geagea décrit comment l’arbre arraché du Liban a fini par prendre racine au Canada.

«Pas besoin de donneurs de leçons»

Marc Hache, également de la France, a participé à des congrès de l’ACFO et a critiqué le conservatisme des dirigeants. Le président lui a décoché cette remarque terrible: «Mais pour qui tu te prends, blanc-bec? On n’a pas besoin d’un maudit Français pour nous donner des leçons ici. Rentre donc chez vous!»

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Il est plutôt devenu citoyen canadien et fier militant franco-ontarien.

Jacqueline Pelletier, d’Ottawa, a vécu plus d’une expérience où des immigrants l’ont initiée à autrui… Qui, des lors, n’est plus l’autre.

Géraldine Richer, de Casselman, raconte comment deux familles, l’une franco-ontarienne, l’autre suisse alémanique, en ont formé qu’une… «Signe que les liens de l’amitié sont impérissables.»

Immigration positive

Je souligne, en terminant, qu’environ 300 000 immigrants viennent au Canada chaque année. Environ 150 000 deviennent des citoyens et citoyennes chaque année. Certains fuient l’oppression, la tyrannie ou la guerre. Tous cherchent à améliorer leur qualité de vie.

Auteur

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

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