Hamilton: la traite des personnes en croissance

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Breanna Rau, conseillère auprès des victimes, et Lanciné Koulibaly, agent de prévention et sensibilisation, au CSCHN. Photo: courtoisie
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Publié 24/02/2023 par Nathalie Dufour Séguin

On note une augmentation des cas de traite des personnes avec la venue des nouveaux arrivants et des réfugiés, puisque ce sont des personnes plus vulnérables.

De plus, les victimes sont de plus en plus jeunes, notamment en raison de la popularité des médias sociaux, devenus des outils de plus en plus utilisés par les trafiquants pour leurrer et attirer leurs victimes.

C’est ce qu’ont souligné des intervenants de la Coalition de Hamilton contre la traite des personnes, lors de sa conférence annuelle (virtuelle) du 22 février, «Journée de sensibilisation à la traite des personnes au Canada».

Criminels proches des victimes

Même s’il y a divers types de trafic, il en ressort que la majorité des criminels semblent connaître leurs victimes de près. Ce sont des amis de la famille ou des relations amoureuses.

Tous s’entendre pour dire que la prévention est dans l’éducation de nos jeunes, qui ignorent souvent qu’ils sont victimes. Il faut donc commencer le plus tôt possible, en parlant de choses comme le consentement, et à quoi s’attendre des relations.

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Comme le montrent les statistiques du service de police, le corridor Windsor, Niagara, Grand Toronto jusqu’à Montréal est toujours un itinéraire très populaire pour le trafic sexuel.

La «traite des personnes» est toutefois distincte de la «prostitution». Les victimes de la traite n’ont pas le choix de faire ce qu’on leur demande, car le recruteur les tient en otage de différentes manières. On peut par exemple leur enlever leur passeport ou leurs documents d’immigration, ou encore détenir des photos ou vidéos compromettantes pour les faire chanter.

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Campagne d’information du CSCHN.

Deux tiers des cas signalés au Canada sont en Ontario

Selon la province, la traite des personnes est l’un des crimes connaissant la recrudescence la plus rapide dans le monde.

En Ontario, les cas signalés sont pour la plupart associés à des actes d’exploitation sexuelle.

Les filles et les jeunes femmes courent le plus de risques, bien que les garçons, les hommes et les personnes s’identifiant comme LGBTQ soient également visés.

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  • L’âge moyen des personnes recrutées à des fins d’exploitation sexuelle est de 13 ans.
  • Plus de 70% des victimes de la traite des personnes identifiées par la police ont moins de 25 ans.
  • Environ les deux tiers des cas de traite des personnes signalés à la police au Canada se produisent en Ontario.

Les écoles doivent avoir un plan pour protéger les élèves

L’Ontario a investi un peu plus de 2 millions $ dans les écoles pour la lutte contre l’exploitation sexuelle.

Depuis janvier 2022, tous les conseils scolaires devaient avoir adopté un plan et des protocoles pour lutter contre le trafic de personnes et protéger les élèves de leurs écoles.

«La prévention passe par les écoles», lance Lanciné Koulibaly, agent en prévention et sensibilisation contre la traite des personnes au Centre de Santé communautaire de Hamilton-Niagara.

«Il est très important d’avoir la collaboration des écoles, qu’ils nous permettre de donner des ateliers pour informer et sensibiliser les jeunes afin qu’ils puissent reconnaître les signes.»

«Le Conseil scolaire Viamonde a un protocole que les écoles doivent appliquer face à la divulgation d’une situation de traite sexuelle», indique Steve Lapierre, Directeur des communications et du marketing.

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«Nous nous assurons aussi que les intervenants soient bien outillés pour remarquer des changements inquiétants dans les comportements des élèves. La priorité lors d’une intervention est d’assurer la sécurité physique et émotionnelle des victimes potentielles».

Le Conseil scolaire catholique MonAvenir a un protocole en place depuis janvier 2022. «Nous offrons des formations aux membres du personnel et nous sommes engagés à sensibiliser les élèves et le personnel. Nous travaillons de près avec nos partenaires des différentes régions.»

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Campagne de sensibilisation du CSCHN.

La ville de Hamilton, zone à risque

«La ville de Hamilton est également considérée comme une zone à haut risque pour la traite des personnes en raison de son emplacement sur la principale voie de transport entre Toronto et la frontière américaine, ainsi que de sa proximité avec la région du Niagara», témoigne Loubna Moric, directrice intérimaire du Programme contre la violence et les agressions sexuelles et les initiatives communautaires du Centre de Santé communautaire Hamilton-Niagara (CSCHN).

«Le Service de Police de Hamilton a identifié la traite des personnes comme un problème important dans la ville, particulièrement en ce qui concerne le trafic sexuel et l’exploitation des jeunes vulnérables.»

«Le CSCHN continue de jouer un rôle important dans la lutte contre la traite des personnes à Hamilton en fournissant du soutien et des ressources aux jeunes et aux familles de la ville… Notamment en les sensibilisant aux signes de la traite, en offrant des services d’aide personnalisée et de soutien psychothérapeutique aux victimes, ainsi que des programmes de sensibilisation et de prévention pour soutenir les jeunes à risque.»

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Des participantes à la conférence virtuelle de la Coalition de Hamilton contre la traite des personnes, le 22 février.

Des ressources

Les personnes survivantes peuvent avoir accès aux services d’un éventail d’organismes communautaires en Ontario.

Ligne d’urgence contre la traite des personnes: 1-833-900-1010.

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