À quoi reconnaît-on les symptômes psychologiques de «l’anxiété nucléaire» en 2017? À des déclarations improvisées sur «le feu et la fureur»? À l’incertitude devant un danger qu’on croyait relégué aux livres d’histoire? Ou à la montée soudaine des recherches Google sur «comment survivre à une guerre nucléaire»?
En tant qu’experte, «non, je ne suis pas trop préoccupée», disait il y a quelques jours au magazine The Atlantic l’analyste de recherche Lovely Umayam, de Washington. Les armes nucléaires «sont une sorte de couche tout autour du monde, cette chose abstraite et intangible. Nous n’en parlons pas et n’y pensons pas.»
Gap générationnel
Et il y a derrière cela un gap générationnel: même les Américains, détenteurs du plus grand arsenal nucléaire mondial, échouent régulièrement aux questions des sondeurs (en 2016, seulement 9% pouvaient identifier ce que «prolifération nucléaire» voulait dire).
Un phénomène lié au fait que les moins de 35 ans n’ont rien connu de la menace d’une guerre nucléaire, au contraire des baby-boomers qui ont vécu les alertes, les bunkers et les recommandations des gouvernements sur les mesures à prendre en cas de catastrophe.
«Trump a réveillé mes cauchemars nucléaires», écrit la Britannique Suzanne Moore dans The Guardian.