Grand-maître de la peinture romantique française

Eugène Delacroix

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Publié 13/08/2013 par Gabriel Racle

Que connaissons-nous d’Eugène Delacroix? Pas grand chose bien souvent, cet artiste peintre n’ayant pas fait l’objet d’expositions récentes dans les musées du Canada. C’est donc l’occasion de profiter du 150e anniversaire de sa mort, le 13 août 1863, pour mettre à jour nos connaissances.

Repères

Ferdinand-Victor-Eugène Delacroix est né le 26  avril 1798 à Charenton Saint-Maurice, dans la région parisienne.

La musique est son étude préférée. Vers 1815, il manifeste aussi un certain intérêt pour la peinture. Son oncle, le peintre Henri Riesener, lui présente le baron Pierre-Narcisse Guérin, peintre néo-classique, auteur d’une trentaine de tableaux

Il a ouvert, à Paris, en 1810, un atelier très fréquenté, d’où sont sortis les grands romantiques, dont Géricault, auteur du Radeau de La Méduse. Pour Delacroix, c’est le début de sa carrière de peintre qu’il illustrera par 850 tableaux et un grand nombre de dessins, décors et autres réalisations.

Delacroix apprend vite et bien, soit de nouvelles disciplines, aquarelle, gravure, lithographie, peinture murale, soit de ses relations, comme Géricault, qui est pour lui un modèle soit encore de Richard Bonington (1802-1928) peintre romantique britannique remontré au Louvre, avec lequel il travaille à Londres. Trois tableaux font rapidement sa réputation: La Barque de Dante (1822), Scènes des massacres de Scio (1824), La Mort de Sardanapale (1827-1828).

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Voyages

En janvier 1832, grâce à des relations, Delacroix accompagne au Maroc un ambassadeur chargé de négocier avec le sultan.

Les voyageurs passent par Gibraltar, Tanger, et Delacroix fait un saut dans le sud de l’Espagne, Cadix et Séville. Il se rend jusqu’à Meknès où se trouve le sultan avant de revenir en France par Alger.

Au cours de ces déplacements, Delacroix ne cesse de prendre des notes sur des carnets ou des feuilles volantes, de faire des croquis au crayon, des aquarelles dont il tirera parti par la suite pour exécuter plusieurs tableaux, dont Mariée Juive de Tanger (1832), Fantasia arabe (1832), Le Sultan du Maroc entouré de sa garde, (1845), Rencontre de cavaliers maures (1834), Femmes d’Alger dans leur appartement (1834).

Réalisations importantes

Peu après son retour du Maroc, Delacroix reçoit une importante commande de la part du ministre des Travaux publics, Adolphe Thiers: la décoration du Salon du roi à la Chambre des députés, qu’il achève en 1838.

Il se tire d’affaire très habilement, faisant preuve de beaucoup d’invention et jouant de manière impressionnante avec les coloris.

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Ce succès lui vaut d’autres commandes. En septembre 1838, le ministre de l’Intérieur lui demande de décorer la bibliothèque du Palais-Bourbon. Cette réalisation d’une grande ampleur est regardée comme le chef-d’œuvre de Delacroix.

«Les peintures, lorsqu’elles sont enfin terminées à la fin de l’année 1847, sont accueillies avec enthousiasme par la critique qui salue l’inspiration poétique, la fête des couleurs, la sensualité de la polychromie, la verve et la fécondité de l’imagination. Elle situe cet artiste complet, à la fois penseur et poète, dans la grande tradition de la renaissance italienne.»

En 1840, Delacroix s’occupe de la bibliothèque de la Chambre des Pairs (Sénat) et en 1851 il termine la décoration de la galerie d’Apollon au Louvre, avant de travailler au château de Versailles et à d’autres compositions.

La reconnaissance

C’est l’exposition universelle de 1855, à Paris, qui présente 36 de ses tableaux, qui vaut enfin à
Delacroix la reconnaissance du public, comme grand peintre de l’école française, celui qui «a su dépasser la formation classique pour renouveler la peinture».

«En présence de M. Delacroix, on est soudainement frappé par la fougue, l’énergie de la composition. Le coloris du peintre, chaud, vigoureux, quoique heurté, bizarre, parfois impossible, étonne, surprend, saisit, et avant de se rendre compte du mérite de la conception, on se dit intérieurement que l’on a affaire à un artiste original et puissant», écrit Ernest Gerber dans Les beaux-arts de l’Exposition universelle de 1855.

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Un portrait

Ce résumé biographique, comme bien des biographies d’ailleurs, nous donne un aperçu de la carrière de Delacroix, mais ne nous dit pas grand chose sur l’homme. Un livre récent comble admirablement cette lacune. Dans Eugène Delacroix, La Matière ardente, Christine Peltre nous donne un récital dont les arpèges déroulent leur sonorité pour former un ensemble musical séduisant.

Si, plus qu’à la musique on préfère les talents de peintre de Delacroix, on découvre un portrait que l’auteure crée par petites touches sous le couvert des souvenirs du peintre Maxime, qui aurait bien connu Delacroix.

Ces souvenirs évocateurs brossent un portrait dont on découvre la pleine réalisation avec la touche finale qui, après Nohant, Les Indiens, La Bibliothèque de la Chambre et autres traits de couleur, se termine avec L’Exposition universelle. On ne saurait résumer un tel livre, pas plus que la création d’un portrait. Mais les amateurs de littérature et d’art vont aimer découvrir ainsi les traits de Delacroix.

Auteur

  • Gabriel Racle

    Trente années de collaboration avec L'Express. Spécialisé en communication, psychocommunication, suggestologie, suggestopédie, rythmes biologiques, littérature française et domaine artistique. Auteur de très nombreux articles et d'une vingtaine de livres dont le dernier, «Des héros et leurs épopées», date de décembre 2015.

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