Établis au Québec à partir de 1967, les Collèges d’enseignement général et professionnel (cégeps) servent, entre autres, à la préparation pour les études universitaires. Le roman Génération 1970 suit les débuts d’un cégépien à l’Université Laval de Québec, car «qui s’instruit s’enrichit».
Jacques Charron entame sa première année universitaire en 1974, au département d’histoire. Fils de cultivateur, il est issu d’une famille dysfonctionnelle, dont les intérêts complémentaires de ses parents consistent à «se détester réciproquement».
La moitié des étudiants abandonneront
Dans son mot de bienvenue ou pep talk cynique, le directeur du département dit aux 152 étudiants nouvellement inscrits qu’ils seront environ une centaine en janvier et peut-être 75 en septembre 1975. La première année est «le parcours du combattant».
Le petit monde universitaire brossé par Jean-Pierre Charland demeure un milieu parfait pour qui s’intéresse à l’étude des inégalités sociales. On y trouve des filles à papa, des fils d’ouvriers ou de cultivateurs et même quelques épouses qui s’ennuient à la maison.
L’auteur souligne un fait remarquable au sujet de la scolarité dans les pensionnats du cours classique (avant 1970) en indiquant que «les enfants se retrouvaient loin de leur famille pendant les années de formation de leur identité».
C’est exactement ce qui m’est arrivé entre 1962 et 1969 à Ottawa.