Facebook peut-il vraiment manipuler les électeurs au point de faire gagner une élection? C’est la question qui n’aura pas de réponse définitive dans ce texte — mais bien des groupes tentent d’atteindre cet objectif, et apparemment depuis des années, selon ce que l’actualité nous a appris ces derniers jours. Ces groupes jonglent même avec l’illégalité dans certains de leurs pays.
Deux journaux, le New York Times aux États-Unis et The Guardian en Grande-Bretagne, ont révélé samedi que des données sur 50 millions d’usagers Facebook, officiellement récoltées en 2014 pour une recherche universitaire, avaient ensuite été vendues à une compagnie privée qui a travaillé pour la campagne de Donald Trump et pour celle du Brexit.
La compagnie en question, Cambridge Analytica, se vante de pouvoir «changer le comportement d’une audience» grâce à des publicités ou des messages micro-ciblés sur les réseaux sociaux.
Pour un annonceur, le «micro-ciblage» est l’essence même de ce qui rend Facebook attrayant: la possibilité de cibler un public avec une précision qui aurait été impossible auparavant.
De 270 000 personnes à 50 millions d’amis
De fait, un usager Facebook n’est pas censé ignorer que chaque fois qu’il télécharge une application reliée à Facebook, il donne à cette compagnie des informations qui serviront à lui afficher des publicités ciblées.