Quand on a le bonheur de s’entretenir avec Viola Léger, on comprend tout de suite pourquoi cette grande dame du théâtre a une carrière aussi longue et prolifique. Avec la Sagouine et Évangéline Deusse, Viola Léger a en effet créé des personnages qui ont marqué l’imaginaire populaire depuis plus de 30 ans. Généreuse et enjouée, la comédienne acadienne parle avec amour de son métier et de la pièce Grace et Gloria qu’elle viendra présenter au Théâtre français de Toronto du 21 mars au 1er avril prochain.
Grace et Gloria est une comédie dramatique de l’auteur américain Tom Ziegler dont la traduction est signée Michel Tremblay. Montée en 1999 à Montréal puis en 2006 dans l’Outaouais, la pièce joue partout à guichets fermés. Sa dernière mouture, une coproduction du Théâtre de l’Île de Gatineau et du Théâtre Populaire d’Acadie de Caraquet a été couronnée du Prix du public au dernier Gala des Masques.
«La preuve est faite», de dire Viola Léger qui interprète le rôle de Grace depuis 1999. «C’est une pièce terriblement belle qui parle de la vraie vie et de la mort. Moi, j’aimais la pièce mais au bout du compte, c’est le public qui décide et il a décidé d’aller avec nous.»
«La vieille Grace est un peu haïssable», explique Mme Léger avec un sourire dans la voix. «Elle a honte face à la déchéance de son corps. La perte d’autonomie, c’est humiliant. Elle ne veut pas mourir à l’hôpital; elle veut rentrer chez elle». Chez elle, c’est les Blue Ridge Mountains de Virginie, un coin de pays qui est en train d’être remodelé par les camions de construction et la modernité. «Mais l’hôpital décide d’envoyer Gloria pour l’aider», explique la comédienne.
Le personnage de Gloria est interprété dans cette production par Danielle Grégoire dont Madame Léger ne dit que du bien. «On fait un bon couple! Je dis toujours que la vraie pièce, c’est Gloria» explique-t-elle. «Gloria se cache derrière son travail pour éviter quelque chose».