Les raisons sociales pour lesquelles on devient accroc aux bâtonnets sont aussi variées que les marques de paquet. Influence de la famille, des pairs, classe socio-économique… Une équipe du centre de recherche Léa-Roback de Montréal a ratissé une centaine d’études sur le sujet publiées entre 1998 et 2007. Verdict: le quartier de résidence et son ambiance ne sont pas étrangers aux coups de briquet.
Au Canada, on respire mieux. Entre 1985 et 2007, le nombre de consommateurs de tabac est parti en fumée, passant de 35% à 19%. «Paradoxalement, les inégalités sociales face au tabac augmentent», dénote cependant Paul Bernard, professeur de sociologie à l’Université de Montréal et superviseur de la recherche.
Effet de classe sociale, affirmation identitaire? Oui, mais pas seulement. Au-delà du perron où certains s’installent pour en griller une, il y a une autre influence, celle du quartier: de nombreuses études établissent un lien entre le lieu de résidence, son contexte socioéconomique et la proportion de fumeurs.
Chez les adultes, la qualité de l’environnement s’avère déterminante. Deux études menées dans huit villes européennes mettent en cause la profusion d’éléments stressants comme la pollution sonore, les façades criblées de graffitis et dégarnies de végétation ou la qualité des routes et des bâtiments.
En Angleterre, dans le cadre d’un programme de revitalisation urbaine, des chercheurs ont ainsi noté que la rénovation physique d’une banlieue de Newcastle a entraîné une diminution prononcée du nombre de fumeurs. Faites chuter les murs de bâtisses vacantes, les fumeurs s’écroulent!