Si François est un pape qui dérange, c’est parce qu’il n’accepte pas que son Église soit rangée depuis belle lurette derrière des structures impérialistes, derrière le Saint-Office, le Saint-Siège, la Sainte-Inquisition, derrière des traditions de faste et des discours déconnectés du vécu quotidien de ses ouailles. Cela est manifeste dans François parmi les loups, de Marco Politi.
L’auteur réfère souvent à Jean-Paul II et à Benoît XVI en écrivant «les papes Wojtyla et Ratzinger». Il ne dit jamais «le pape François» mais plutôt Bergoglio ou François. Ce dernier n’aime pas le titre «pape» car il se considère d’abord et avant tout un prêtre.
Marco Politi nous renseigne sur la jeunesse et l’adolescence de Jorge Mario Bergoglio. À 13 ans, le jeune Argentin gagnait sa vie dans une usine de bas, puis il est passé dans un laboratoire chimique. À 17 ans, il a eu une fiancée avec qui il a dansé le tango.
Certains diront qu’il a toujours été un libre-penseur (sa formation jésuitique n’y est pas étrangère). Chose certaine, pour François, le cléricalisme n’a rien à voir avec le christianisme. «Il n’y a pas de Dieu catholique, il y a Dieu.»
Pour la psychanalyste franco-bulgare Julia Kristeva, François touche le cœur des pauvres «avec le langage révolutionnaire d’un Trotski ou d’un Che Guevara». Pas étonnant, puisque Bergoglio a vécu la violence, la faim, la brutalité, la dignité bafouée, la mort sur le trottoir… «en se déplaçant à pied ou en transports publics dans la capitale argentine».