Marielle Giguère signe un premier roman intitulé Deux semaines encore, où elle décrit une famille assez dysfonctionnelle, merci. Elle excelle dans l’art d’illustrer comment la fiction convient souvent mieux aux gens que la plate réalité.
Arnaud, dans la jeune vingtaine, est le narrateur du roman. Il interagit avec son frère Henri, son père et sa mère, ses blondes, son grand-père, mais pas sa grand-mère puisqu’elle est partie en Grèce et envoie vingt-six fois une carte à son mari pour dire «Deux semaines encore. Je t’aime.»
La vie triste et belle
Arnaud et Henri prennent grand-père sous leur aile. «La vie peut être triste et belle à la fois. Où l’homme peut être largué et aimé dans le même mouvement.»
Comme l’auteure enseigne la littérature et le théâtre, son ouvrage jongle avec de courts passages dramatiques et de longs passages romanesques.
Chaque chapitre commence comme une pièce de théâtre: description du décor, côté cour côté jardin, didascalies. Et les dialogues dans la partie romanesque sont présentés comme dans une pièce. Assez original.
«Va donc…»
Dès l’âge de cinq ans, Arnaud a compris qu’une phrase qui commence par Va…, c’est nécessairement une phrase violente, comme dans «Va chier. Va donc te jeter en bas du pont ou Va te faire fourrer, esti de salope.»