Festival du film juif de Toronto: décalé et avant-gardiste

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Publié 09/04/2013 par Hélène Durand, Camille André-Poyaud et Guillaume Garcia

Le Festival du film juif de Toronto a toujours voulu se démarquer en présentant une programmation originale et à contre-courant des préjugés. L’affiche du festival et le «teaser» ont d’ailleurs fait parler d’eux lors de leur présentation il a quelques semaines. Parmi tous les films présentés, on compte de nombreux longs-métrages en français ou réalisés par des francophones. L’Express a rencontré Jérémie Abessira, programmateur au festival.

«Il y a toujours une volonté d’aller à contre-courant, de se différencier des autres et d’être osé dans les choix de films», explique Jérémie Abessira.

«Par ce biais, on veut montrer que le festival n’est pas réservé à une certaine audience.»

Par exemple le film d’ouverture de cette année CowJews and Indians: How Hitler Scared My Relatives and I Woke Up in an Iroquois Longhouse—Owing the Mohawks Rent, n’a été montré dans aucun autre festival de film juif.

«Il n’y a pas de grille de lecture. Chaque film entraîne un débat pour savoir si le film est approprié pour le festival», résume Jérémie.

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«On ne veut pas faire un festival qui se complait sans une certaine image d’Israël. L’idée c’est de montrer un éventail d’opinions sur tout», poursuit-il.

La principale différence entre le festival de Toronto, qui est le plus grand du monde, et les autres vient du fait qu’il n’est pas chapeauté par une organisation juive. C’est ce qui permet de faire un festival plus audacieux.

«C’est un festival pour tous, qui n’a pas peur d’interpeller. On ne se prend pas au sérieux. On rigole des clichés sur les juifs en jouant sur les clichés», indique Jérémie à propos de l’affiche du festival qui dit «Film. It’s what jews do best».

Mais pourquoi autant de films en français dans un festival de film juif à Toronto? Selon Jérémie, l’explication est que la France est un des pays qui produit le plus de films à contenu «juif». «Ça permet aussi aux Canadiens de découvrir l’histoire d’un pays et sa culture à travers les films.»

Le Top 3 de Jérémie pour le festival: Le cochon de Gaza, God’s neighbors et Gainsbourg by Ginzburg. Et en joker Out in the dark.

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Je suis venu vous dire… Gainsbourg by Ginzburg

Dans ce documentaire, on découvre Gainsbourg qui raconte sa vie, son enfance, sa réussite, ses peurs et ses amours. Personnage magnifié en France, ce documentaire est absolument à voir pour comprendre le personnage.

Le Cochon de Gaza

À Gaza, un pêcheur remonte un cochon dans ses filets. Musulman, est écoeuré par l’animal et ne sait pas quoi en faire et veut s’en débarrasser.

En cachette, il garde finalement la bête qui lui permet de gagner de l’argent grâce à différents stratagèmes! Un bijou de réalisme et d’humanisme.

Au cas où je n’aurais pas la palme d’or

Simon, réalisateur, peine à tourner le moindre film. Suite à un pari avec un copain, il se rase la tête et découvre sur son crâne une bosse.

Après avoir consulté des médecins qui ne le rassurent pas, il décide de tourner ce qui pourrait être son dernier film.

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Le chat du rabbin

En 1920, à Alger, le rabbin Sfar vit avec sa fille Zlabya et un chat espiègle qui se met à parler pour ne dire que des mensonges. Le rabbin veut éloigner le chat de sa fille, mais amoureux celui-ci est prêt à tout pour rester près d’elle, même à faire sa Bar Mitsva! Un peintre russe débarque ensuite dans la communauté, et entraîne avec lui une petite troupe pour partir à la recherche de Juifs d’Afrique. Drôle et cynique, ce dessin animé met continuellement les religions face à leur contradiction de manière subtile.

Alyah

Alex vend de la drogue à Paris pour gagner sa vie. Il prête régulièrement de l’argent à son frère Isaac, qui accumule les dettes et devient un fardeau. Lorsque son cousin lui annonce son projet d’ouvrir un restaurant à Tel-Aviv, Alex décide de le suivre pour prendre un nouveau départ. Mais pour cela, il doit trouver beaucoup d’argent et passer son Alyah.

Album(s) d’Auschwitz

Ce documentaire retrace l’incroyable témoignage du camp d’Auschwitz-Birkenau laissé par deux albums photographiques datant de mai 1944. Le premier a été découvert par une jeune fille juive à la libération du camp. Les photos montrent l’arrivée de Juifs hongrois à Auschwitz avant leur extermination, ainsi que d’autres détenus. Le deuxième album appartenait à un SS et montre des moments de loisirs des officiers.

tjff.com

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