C’est fini. En phase avec les films offerts par cette 61e édition du Festival de Cannes, le baromètre ne s’est guère déridé: petite pluie ici et là, ciel gris; temps frisquet à 8 heures du matin, horaire cruel pour la horde de journalistes accrédités (4 000) se ruant au Palais pour la première projection de presse de 8h30.
La ferveur régnait davantage dans la rue que dans les salles obscures. Malgré le temps maussade, la montée des marches du Palais connut son habituel succès.
L’enthousiasme populaire a atteint son paroxysme à la présentation – hors compétition – de Indiana Jones et le Royaume du Crâne de Cristal de Steven Spielberg. Ils étaient plus de trois mille badauds à crier leur plaisir de voir leurs idoles de tout près. Si nombreux que des policiers à cheval furent dépêchés sur les lieux. Ce qui ajouta au spectacle.
Et s’en fut tout un. Sous la mitraille des 200 photographes professionnels et celle des centaines d’amateurs, Harrison Ford, Cate Blanchett et le tout Hollywood défilèrent gracieusement. D’un soir à l’autre, spectacle garanti sur tapis rouge.
Tout au long du Festival, peu d’œuvres coup de coeur comme ce fut le cas l’an dernier pour celle du Roumain Cristian Mungiu avec son percutant 4 mois 3 semaines et 2 jours, qui lui valut la Palme d’Or.
Parmi les favoris dès sa présentation, Un conte de Noël du Français Arnaud Desplechin est une fort méchante histoire de famille décomposée. Solide scénario, dialogues mordants défendus par une poignée d’excellents acteurs avec, au centre du nœud de vipères, Catherine Deneuve, parfaite en mère indigne et fière de l’être. Ce drame bourgeois bien huilé fait penser à du Pinter «façon française». Le Prix Spécial du 61e accordé à Catherine Deneuve a fait l’unanimité.
Deux œuvres diamétralement opposées dans leur forme étaient également en tête de peloton et ont été récompensées: The Exchange/L‘Échange de l’Américain Clint Eastwood et Le silence de Lorna des Belges Jean-Pierre et Luc Dardenne.