Au Canada, les châtiments corporels sont autorisés par l’article 43 du Code criminel. Les défenseurs des droits des enfants pressent Ottawa d’abolir cette disposition. Ils sont unanimes: les punitions corporelles comme la fessée n’ont aucune valeur éducative et ont, au contraire, des effets négatifs.
Régulièrement, le sujet des châtiments corporels revient de plein fouet dans l’actualité, à la faveur d’un fait divers saisissant l’opinion. En novembre dernier, ce sont des allégations d’isolement forcé et d’immobilisation d’élèves dans une école primaire de Whitehorse, au Yukon, qui ont fait polémique.
Peu de temps après, le Nouveau Parti démocratique (NPD) du Yukon en a profité pour réitérer son appui au projet de loi d’initiative parlementaire C-273. Présenté à la Chambre des communes en mai 2022, ce texte a pour ambition de bannir la punition physique du Code criminel.
Car depuis plus d’un siècle, l’article 43 du Code criminel confère aux parents et aux enseignants le pouvoir d’utiliser une force raisonnable pour corriger un enfant qu’ils ont sous leur garde.
«C’est en totale contradiction avec les valeurs canadiennes d’ouverture et de tolérance», regrette Lila Amirali, pédopsychiatre et présidente de l’Académie canadienne de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent (ACPEA).