Pour augmenter les chances qu’un internaute partage une fausse nouvelle, ça aide si celle-ci passe plus d’une fois sur son fil Facebook. Mais des chercheurs viennent d’en ajouter une couche: même un internaute qui doute de la validité de cette nouvelle peut juger moins grave de la partager s’il l’a vu passer plus d’une fois.
Ces chercheurs se sont intéressés à un aspect à leurs yeux méconnu de la désinformation: la portion de la population qui a une «éthique» du partage plus flexible dès lors qu’une nouvelle correspond à ses croyances.
Pour la cause
Par exemple, plusieurs utilisateurs des médias sociaux peuvent être conscients que la nouvelle qu’ils partagent est mensongère — mais ils la partagent tout de même, parce qu’elle fait avancer leur cause. C’est ce qu’avaient conclu en 2017 deux psychologues de l’Université de l’Illinois,
Deux chercheurs en sciences de la communication ont même estimé en 2019 que 14% des Américains et 17% des Britanniques sont dans cette catégorie.
«Si beaucoup de gens y croient, ça doit être vrai»
Mais combien sont capables de se laisser convaincre de partager cette nouvelle, même s’ils ont un sérieux doute? C’est ce que le psychologue Daniel Effron, de l’École d’administration de Londres, a tenté de déterminer: «Qu’est-ce qui façonne le jugement moral» sur une fausse nouvelle?