Depuis que les conquistadors espagnols ont envahi et dévasté nombre de régions d’Amérique du Sud en pillant les richesses fabuleuses qu’ils y ont trouvées, le Pérou est devenu une sorte d’Eldorado attirant tous ceux qui rêvaient de s’enrichir facilement. Ne disait-on pas que le roi de cette contrée mystérieuse se faisait saupoudrer de paillettes d’or de la tête aux pieds chaque matin? C’est du moins une légende que racontait l’explorateur espagnol Martinez.
On sait, par contre, que le roi Atahualpa, capturé par Francisco Piizarro, a dû livrer d’énormes quantités d’or pour obtenir sa libération, qu’il n’a jamais acquise puisque les Espagnols l’ont étranglé au garrot en 1533. De tout cela, il est resté en français les expressions «C’est le Pérou», lorsqu’on tombe sur quelque chose de fabuleux, et son contraire «C’est pas le Pérou», lorsque le jeu n’en vaut pas la chandelle.
Mais au-delà de ces clichés et de l’imaginaire que le mot Pérou évoque donc toujours, on ne finit pas de découvrir les trésors que, malgré des centaines d’années de pillages systématiques, ce pays recèle encore. En novembre dernier, l’archéologue péruvien Ignacio Alva révélait la découverte de la plus ancienne fresque murale d’Amérique latine, vieille de plus de 3 000 ans, dans un temple de la côte nord du Pérou, connue pour ses trésors de la culture Mochica ou Moche (150-850 environ).
Et d’autres découvertes, récentes elles aussi, ont mis au jour, encore dans le nord du Pérou, toute une civilisation jusque là méconnue, parce qu’une bonne partie de ses trésors pillés – en particulier les objets en or les plus spectaculaires – ont abouti un peu partout dans le monde, dans les musées et les collections privées, et, en général, ont été associés à tort aux Moches ou aux Incas.
C’est grâce à la perspicacité et la ténacité d’un archéologue d’origine japonaise, Izumi Shimada, que cette civilisation est sortie de l’ombre. Les résultats obtenus par Izumi Shimada au début des années 90 furent donc accueillis avec stupéfaction. Dans deux tombes, enfouies à 11 mètres de profondeur, il a découvert environ 1,2 tonne d’objets, dont plusieurs pièces d’orfèvrerie remarquables.