Fantastique!, c’est bien le titre d’une exposition exceptionnelle qui se tient au Petit Palais de Paris jusqu’au 31 janvier 2016 et que l’on ne manquera pas de découvrir sur place, ou chez soi grâce aux deux superbes livres qui l’accompagnent.
Nous avons déjà présenté le Petit Palais et ses richesses, dernièrement ses prodigieuses tapisseries (L’Express du 4 août 2015). Il s’agit cette fois d’estampes et d’estampes fantastiques présentées simultanément en deux expositions: L’estampe visionnaire, de Goya à Redon et Kuniyoshi, le démon de l’estampe. Ces titres sont également ceux des deux ouvrages d’art publiés en conjonction avec les expositions.
Le Petit Palais ajoute que la présentation de l’estampe fantastique au XIXe siècle à travers un duo d’expositions permettra la confrontation du noir et blanc et de la couleur! Un intérêt de plus. En effet, si les œuvres du «démon de l’estampe» éclatent de couleurs flamboyantes, celles de «l’estampe visionnaire» sont toutes en noir et blanc. Le visiteur ou le lecteur appréciera.
«Il faut respecter le noir. Rien ne le prostitue. Il ne plaît pas aux yeux et n’éveille aucune sensualité. Il est agent de l’esprit bien plus que la belle couleur de la palette ou du prisme.» (Odilon Redon, À soi-même, Journal) Pierre Soulages, peintre du noir-lumière ou de l’outrenoir, a dû s’en souvenir.
L’estampe visionnaire
Le fantastique, au singulier et au sen large d’imaginaire, a toujours suscité des productions artistiques, surtout au XIXe siècle, et l’estampe a été le moyen préféré des artistes pour montrer des univers invisibles, effrayants, et des monstres dans des scènes cauchemardesques.