Qu’on parle de jeûne, de «détox» ou de sevrage, tenter de diminuer sa production de dopamine est une tendance populaire dans plusieurs pays. On constate toutefois qu’elle est basée sur une mauvaise compréhension du fonctionnement du cerveau.
Bien que le terme ait déjà été utilisé en 2017 dans un livre et en 2018 dans une vidéo YouTube, le jeûne de dopamine (dopamine fasting) a été popularisé en 2019 par une publication du Dr Cameron Sepah, psychologue et entrepreneur de la Californie.
L’idée est de restreindre les comportements addictifs pour une période précise, dans le but de cesser d’y avoir recours sous le coup de l’émotion.
Dans la large palette des comportements énumérés par le Dr Sepah, on retrouve entre autres: «manger ses émotions», l’utilisation d’Internet, le magasinage, la pornographie et la masturbation, la recherche d’adrénaline et la consommation de drogues.
La publication du Dr Sepah est vite devenue virale et a notamment inspiré de jeunes hommes de la Silicon Valley, pouvait-on lire dans le New York Times en 2019. Dans l’espoir de se débarrasser de ce qu’ils croyaient être une dépendance à la dopamine, ils se privaient de toute activité agréable: la nourriture, l’alcool, les écrans, la musique, l’exercice, les contacts physiques et même les «contacts visuels» (eye contact).