Certains poissons ont deux nageoires dorsales. Il y en a qui ont plutôt trois paires. Tandis que d’autres ne possèdent même pas de nageoire caudale. Si ces bizarreries font frétiller le Pr Richard Cloutier et son étudiant au doctorat Olivier Larouche, elles informent surtout sur l’évolution des membres qui sont devenus jadis utiles à la locomotion des vertébrés.
Utiles aussi pour clarifier les liens entre les 32 000 espèces de poissons. «Mieux connaître l’évolution morphologique des vertébrés, dont font partie les poissons, nous aide à comprendre les règles de base de l’évolution biologique», assure Richard Cloutier, qui est paléontologue et biologiste du développement à l’Université du Québec à Rimouski.
Modules
Le fruit de son questionnement se trouve dans une récente publication portant sur une propriété essentielle de cette évolution: la modularité.
Un peu comme des pièces de Lego, les êtres vivants se décomposeraient en sous-unités nommées modules. Au fil de l’évolution de chaque espèce, ces modules peuvent être dupliqués ou modifiés, par exemple afin d’avantager l’animal lors de ses déplacements.
D’où la grande variété des nageoires des poissons: une, deux ou encore trois paires de nageoires dorsales, pectorales, pelviennes, anales ou même caudales.