Étudier en français au Canada comporte de nombreux bienfaits

Collège Boréal, Distillerie
Des étudiants du Collège Boréal à Toronto. Photo: l-express.ca
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Publié 29/03/2024 par Eya Ben Nejm

La poursuite d’études universitaires en français favorise le développement d’un sentiment de bien-être psychologique. C’est l’une des conclusions d’une recherche d’André Samson, professeur titulaire à la Faculté d’éducation de l’Université d’Ottawa. À noter que cette recherche n’a pas encore été publiée ou révisée par des pairs.

Pour la réaliser, le chercheur s’est entretenu avec des étudiants de l’Université de Saint-Boniface au Manitoba, du Collège communautaire du Nouveau-Brunswick (CCNB) et de l’Université Sainte-Anne en Nouvelle-Écosse.

Les étudiants qui choisissent la voie francophone du savoir «continuent à solidifier leur identité linguistique», puisqu’ils continuent à vivre en français, informe André Samson.

Ève Leger, titulaire d’un baccalauréat en science politique à l’université de Moncton, assure que son choix universitaire lui a permis de connaitre davantage sa communauté acadienne et de créer des liens durables.

Renforcer son identité francophone

«Aller à l’université, ce n’est pas seulement s’y rendre pour acquérir des connaissances ou des savoir-faire. C’est vraiment aussi se forger, se former», commente de son côté Julie Boissonneault, chercheuse en résidence au Centre de recherche sur les francophonies canadiennes à l’Université d’Ottawa.

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Julie Boissonneault. Photo: courtoisie

Étudier en français en milieu minoritaire permet aussi de parler avec son propre accent sans avoir l’impression d’être jugé, ajoute André Samson.

Selon lui, côtoyer des membres de la communauté étudiante venant de diverses régions du Canada et de l’étranger offre une variété d’accents sur le campus, ce qui permet aux francophones d’avoir plus d’assurance dans leur français.

Une idée partagée par Ève Leger, aujourd’hui étudiante en maitrise à l’Université d’Ottawa. Elle témoigne s’être débarrassée de son insécurité linguistique et se sent «beaucoup plus confortable à approcher le monde professionnel en français».

Une histoire d’héritage

Selon Julie Boissonneault, l’université est un milieu où tout est à refaire, du réseau social à l’apprentissage d’une nouvelle vie autonome et seule. Choisir la langue de confort est important pour éviter «d’ajouter un autre volet au tiraillement que vivent les étudiants».

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André Samson. Photo: courtoisie

Alors, il n’est pas rare de voir des jeunes dont le parcours secondaire était en français se diriger vers une université francophone puisqu’ils «connaissent déjà la culture académique», dit-elle.

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Parler en français aussi à la maison augmente les chances d’aller vers des établissements francophones. «C’est un prolongement d’un héritage», remarque André Samson.

Depuis son enfance, Ève Leger raconte avoir grandi dans un milieu francophone. Sa scolarité a été faite en français et beaucoup des membres de sa famille, dont sa mère, ont côtoyé l’Université de Moncton.

Continuer le chemin académique en français «est vraiment une décision personnelle de garder cette francophonie-là très importante pour moi», dit fièrement Ève Leger.

Dans un contexte où les programmes en français disparaissent, comme ce fut le cas à l’Université Laurentienne, il est plus que jamais important de montrer son attachement à son identité afin de protéger le patrimoine francophone pour les prochaines générations, explique l’étudiante.

Choisir en tant que francophone le français à l’anglais en milieu minoritaire, «c’est vraiment une bonne démonstration de confiance dans la francophonie», lâche-t-elle.

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Et le marché du travail?

Contrairement aux idées reçues, André Samson, Ève Leger et Julie Boissonneault s’accordent pour dire qu’une formation en français permet d’avoir plus d’offres et de choix qu’on imagine.

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Ève Leger. Photo: courtoisie

Aujourd’hui, Ève Leger témoigne avoir des contacts avec plusieurs professeurs à travers le Canada, grâce à ses contacts à l’Université de Moncton.

«J’ai toujours eu un avantage dans le monde du travail [depuis] que je suis très jeune […] la majorité des employés ne le parlent pas, donc là ça offre des opportunités.»

Malgré ses avantages, la formation en français demeure trop peu exploitée par les étudiants francophones, estime Ève Leger.

L’étudiante encourage donc les francophones à faire leurs études dans la langue de Molière pour bénéficier de ces avantages et pour que «ça fasse en sorte que la prochaine génération puisse faire ses études en français et développer cette identité francophone».

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