Bannir un hurluberlu comme Alex Jones de Facebook le rend-il plus fort grâce à l’attention médiatique que cela lui apporte? C’est ce qu’on a pu entendre depuis une semaine, mais la recherche ne va pas dans ce sens.
S’il est exact que cela attire les projecteurs sur lui dans un premier temps, c’est plutôt un impact négatif qui risque de se faire sentir à plus long terme, une fois la poussière retombée.
Algorithmes et bulles
Il faut rappeler que si toutes sortes d’extrémistes et de complotistes comme Jones ont grandement profité d’Internet ces dernières années, c’est en bonne partie grâce à ces algorithmes qui font en sorte que plus on aime un contenu, plus Facebook ou YouTube nous en fourni et nous enferment dans une «bulle» de contenus similaires.
Cela faciliterait ainsi «l’agrégation» des extrémistes dans des coins sombres d’Internet, où ils peuvent n’écouter que ceux qui pensent comme eux. En conséquence, si on retire ce complotiste de la plateforme, il risque de perdre une grosse audience.
Pouvoir d’amplification
«Généralement, la chute est assez significative», résume au magazine Motherboard Joan Donovan, du groupe de recherche Data & Society. «Ils n’obtiennent pas le même pouvoir d’amplification qu’ils avaient avant d’être retirés de ces grandes plateformes.»