Des figurines éparpillées sur le plancher. Des blocs de bois. Une lumière tamisée. Des voix résonnent, en fond sonore. Scène figée d’un retour en enfance. Quand vous poussez les portes d’interAccess, (Electronic Media Arts Centre), l’enfant en vous s’approche automatiquement de ce monde imaginaire, familier. Penchez-vous, regardez de plus près. Et si ce décor vous renvoyait en fait à une vraie réalité?
C’est tout le fond du travail de Sayeh Sarfaraz. Du 7 au 29 mars, l’artiste iranienne vivant à Montréal présente l’installation Micropixies, une autre vision de la réalité de l’Iran, présentée conjoitement par InterAccess et Le Labo. Loin du bruit ambiant et de l’excitation médiatique, c’est une porte ouverte sur la réflexion d’une citoyenne engagée.
Mémoire collective
«Mon travail, c’est de ne pas laisser notre mémoire collective sombrer dans l’ombre et dans l’oubli», explique Sayeh. Et par oubli, l’artiste fait référence aux récents mouvements sociaux et citoyens en Iran, notamment au moment de la réélection de Mahmoud Ahmadinejad en 2009 et à l’arrivée au pouvoir d’Hassan Rohani.
«Quelles traces Mahmoud Ahmadinejad a laissées pour l’Iran, comment le vit-on aujourd’hui? C’est le questionnement central de mon installation», explique Sayeh.
L’enfance, monde sans censure
Et c’est avec originalité, à travers la reconstitution d’une véritable place publique, que celle-ci vous propose de trouver quelques réponses. Manifestants représentés par des legos, forces armées dessinées sur des blocs de bois et encerclant ces derniers, effets sonores, diversité de formes, tailles et couleurs…