Pour la quatrième fois, le TfT présente un spectacle musical mis en scène par Guy Mignault, directeur artistique du Théâtre français depuis 1997. Le prix Dora lui a notamment été attribué pour le Meilleur spectacle musical en 1998. Comme on pouvait s’en douter, Et si on chantait…, qui clôt la 40e saison du Tft et qui a été crée spécialement pour cette année anniversaire, a beaucoup à offrir.
Le thème majeur de cette comédie est la quête du bonheur, de la conception jusqu’à la vieillesse avec une pensée pour les générations à venir. Cette recherche du bonheur est narrée tout le long par le maître de cérémonie Pierre Simpson qui présente des pièces musicales, de très courtes pièces de théâtre selon les mots de Guy Mignault. Il commente les thèmes abordés en chansons avec les trois complices Lyne Tremblay, France Gauthier et Robert Godin et une autre nouvelle figure, Amélie Lefèbvre.
La première période du spectacle débute en 1967, date d’ouverture du Théâtre français. Elle s’ouvre par un choix de chansons rappelant le thème principal, à savoir Si on chantait de Julien Clerc, La balade des gens heureux de Gérard Lenorman ou encore Il était une fois des gens heureux de Stéphane Venne. On suit la progression dans le temps du thème (la quête du bonheur) en fonction de l’âge et toujours en musique. Ainsi, la période des 20 ans est évoquée, entre autres, par une chanson traitant de la passion destructrice d’un jeune en quête du bonheur amoureux. Et ainsi de suite jusqu’à la soixantaine soulignée de façon comique par un pastiche, que l’on doit à Bourvil, de Je t’aime moi non plus de Gainsbourg.
Le double narratif (le fil de la vie et la quête du bonheur) permet d’aborder de nombreuses questions. Le spectacle nous rappelle par exemple que 1967 est aussi l’année de l’exposition universelle de Montréal, un événement marquant de cette l’époque. Sur un ton comique, le narrateur nous apprend qu’il s’agit également de la date de naissance de Julia Roberts ou de Carla Bruni (!). Cette allusion à l’actuelle première dame de France permet de rappeler un autre événement de cette époque, la déclaration marquante d’un certain général de France. Le tout est amené avec beaucoup de sympathie, d’énergie et de détachement par rapport à ces moments du passé.
En outre, le jeu des acteurs, tous chevronnés dans ce domaine –Amélie Lefèbvre est actrice et chanteuse et Pierre Simpson a déjà exploré le théâtre chanté plus d’une fois – est excellent: ils chantent, ils jouent, ils dansent et ils ne nous lassent pas une seconde. Le tout aurait peut-être gagné à être un peu plus court; cependant, l’optimisme est vite communicatif.