Et si l’Iran(e) devenait artisan(e) de la paix mondiale?

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Commentaires d'un prof torontois d'origine iranienne sur la guerre entre Israël et l'Iran: des vieux livres sacrés aux hostilités actuelles. Photo: iStock.com/vadimrysev
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Publié 20/06/2025 par Shodja Eddin Ziaïan

La guerre et les va-t’en guerre grondent. Entre Iraniens, Israéliens et Palestiniens (par ordre alphabétique), les lectures fondamentalistes de la Torah et du Coran nourrissent aujourd’hui encore de l’hostilité réciproque.

Le Coran ne voit pas les Juifs d’un bon œil, tandis que, dans la Torah, ils sont le peuple élu. Ismaïl est fils d’Abraham de sa servante égyptienne auquel s’apparenteraient Arabes, Musulmans, Palestiniens. Tandis qu’Isaac fils de son épouse Sara sera l’ancêtre des Israéliens.

Les deux Livres sacrés parlent au nom du même «Seigneur». Un Seigneur au demeurant extrêmement violent qui détruira Sodome et Gomorrhe avec toute leur population, femmes, hommes, enfants, nourrissons.

Religions anciennes et conflits modernes

Harry Truman et Benjamin Netanyahu suivront sans remords les exemples du Seigneur. L’un, instantanément, à Hiroshima et Nagasaki, l’autre graduellement à Gaza. Quant aux Musulmans islamistes, les scènes d’horreur offertes sont trop connues et nombreuses.

Attentions – et je parle en connaissance de cause – ce ne sont pas les Musulmans qui sont à blâmer, mais les Islamistes. Les Iraniens saisissent très bien la différence, s’ils le veulent.

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Mais cessons de sacraliser une lecture littérale de ces religions. D’ailleurs le mot religionreligio en latin — signifiait au XIe siècle non pas «culte» mais «attention», «soin scrupuleux», «rigueur morale». Il n’y est étymologiquement question ni de Dieu ni de haine, ni de tuerie.

Inculquer à des enfants des dogmes religieux, avant qu’ils ne soient en âge de choisir, pourrait être considéré comme une forme d’abus mental.

Pour une religion universelle

Bâtissons donc notre existence sociale non plus sur de vieilles «croyances» mythiques et dogmatiques, mais, sur les deux piliers qui constituent notre Humanité: l’Amour et la Raison, les deux toujours ensemble.

Que tous, Hindous, Juifs, Chrétiens, Musulmans et autres, proclament dorénavant les règles d’or de la morale universelle et de la réciprocité: «Traite les autres comme tu voudrais être traité. Ne fais pas aux autres ce que tu ne veux pas qu’on te fasse.»

Que notre Trinité devienne humblement: bonnes pensées, bonnes paroles, bonnes actions.

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Iran / Irane

L’Iran(e) est femme. En persan, le n se prononce. Et il est bon de savoir qu’il s’agit à la fois du nom du pays et d’un prénom féminin, comme pour «France».

«Les enfants d’Adam sont les membres d’un corps unique», écrivait Saadi au XIIIᵉ siècle. Ce message universel qui exprime notre humanité partagée, dans la souffrance comme dans la quête de dignité, qui nous rappelle que l’indifférence à la douleur d’autrui est une faute morale, ce message est le propre de la culture iranienne.

Que ce poème humaniste, qui représente comme beaucoup d’autres l’esprit de la culture plus que doublement millénaires de l’Iran(e), l’invite donc à redevenir une artisane de paix. Par vocation historique et morale.

Les êtres humains appartiennent à un seul et même corps
Créés tous d’une seule et même essence
Quand un de ses membres est affligé de douleurs
Les autres membres ne s’en trouvent pas épargnés
Si toi tu ne ressens pas la souffrance de l’autre
C’est que tu n’appartiens plus à cette humanité
– Saadi, poète iranien

Pour la paix en Asie occidentale, comptons sur un(e) Iran(e) libre!

Aujourd’hui, après 46 ans de régime théocratique islamique, des millions d’Iraniens rêvent d’un(e) Iran(e) laïque, libre, pacifique, incluant toutes ethnies et croyances. Un(e) Iran(e) souveraine, écoutée et respectée, porteuse de paix mondiale.

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1. Cessons les discours bellicistes. Ne tombons pas dans le piège du faux choix Est/Ouest. Après tout, l’Amérique est à l’Est du Japon et de la Chine !

2. Exigeons l’adhésion à part entière d’un État palestinien à l’ONU.

3. Demandons l’organisation d’un référendum en Iran(e), pour le choix d’un régime laïque.

République ou Monarchie constitutionnelle, se demandera-t-on? Modèle hybride, postmoderne, adapté à notre époque! Président(e) ou Shah – nommez-le comme vous le voulez – devra être élu(e), règnerait, mais ne gouvernerait pas.

Laissons le passé au passé. Construisons une nouvelle ère de paix et de dignité humaine. Que l’Iran(e), riche de son histoire et de sa culture humaniste, redevienne artisan(e) de paix en regardant vers le futur. Le monde en a besoin.

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