Romancier, nouvelliste, dramaturge, essayiste, Éric-Emmanuel Schmitt n’hésite pas à dire que «phrases, personnages, situations, histoires s’avèrent un jus qui s’échappe de mon cerveau». Il ne saurait en être autrement, car, «rêverait-elle de bourgogne ou de bordeaux, une vigne de beaujolais ne peut donner que du beaujolais». Son tout dernier recueil de nouvelles, Les deux messieurs de Bruxelles, en demeure un éloquent exemple.
Éric-Emmanuel Schmitt est connu pour ses nouvelles romanesques. La première donne le titre au recueil et s’étend sur soixante pages. Les deux messieurs de Bruxelles illustre comment l’auteur se «réjouit de rencontrer des gens nouveaux», comment il «adore l’humanité et ses complexités».
Le texte campe deux couples, l’un hétéro, l’autre homo. Chacun échange des vœux dans la cathédrale de Bruxelles, le premier devant le maître-autel, le second dans l’ombre de la sortie.
Jean et Laurent tirent une fierté de leur situation marginale, «l’orgueil de ceux qui, se sachant rares, ressentent le frisson des initiés: ils fréquentaient à la fois le monde visible et un monde invisible, la société ordinaire et une société clandestine».
Ce couple rare suit pas à pas la vie du couple hétéro, ce qui leur permet de vivre une vie virtuelle riche en rebondissements.