Les cendres du poète se posent sur le magma gangréné du monde, sur son égoïsme et ses illusions. Moisissure, putréfaction, scories. Un hymne au flux pestinentiel de l’altération. De Mycoprophylaxie à Sacrophyte, le lecteur se brûle à la cinérite d’Éric Charlebois, un quatrième recueil empreint de résidus en décomposition: Cinérite. Fertilité des cendres.
Après le succès de Centrifuge. Extraits de narration, le poète originaire de Hawkesbury crève l’abcès et laisse suinter le pus de notre société. Les mots tentent de panser les maux. Les vers tronqués, déchirés, qui décapitent le poème, saupoudrent la moisissure d’un dépôt ver-glacé.
Flux de syllogismes, de création et de jeux de mots sur l’individualisme, l’égoïsme et l’agonie, la première couche du magma poétique entrevoit un remède à la putréfaction ambiante. L’amour partagé, éprouvé, censuré, épuisé, étouffé des Cerfs-volants magnétiques au-delà du monde, par-delà l’immonde.
«Si on partait,/comme deux timbres postaux/en forme de cerfs-volants/sur l’enveloppe du ciel,/ce serait le mythe biographique intemporel/de l’infirmière et de l’enseignant/avec leur union comme/tiers-monde.»
Mal être, cœur brisé, rêves envolés s’entrechoquent: autant de bactéries qui activent une dégénéréscence inéluctable et continue, une pourriture agrippée à l’homme, inhérente à l’homme. 18 poèmes pour entailler l’humanité de son égoïsme, pour faire bouilloner les individualismes.