«L’enfer, c’est les autres» a un nom: l’anxiété sociale

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L'isolement est une menace à notre bonne santé. Photo: Geoffrey Gaye, Francopresse
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Publié 16/01/2022 par Mélodie Charest

Évitez-vous les rencontres de travail? Par ennui, probablement! Cependant, ce n’est pas le cas de tous. L’évitement récurrent de côtoyer des gens est lié à une maladie: l’anxiété sociale. Elle est aussi appelée la phobie sociale, qui a tendance à s’amplifier dans un environnement anxiogène.

Selon Audrey Kodye, psychologue franco-albertaine, entre 8% et 13% des Canadiens souffrent d’anxiété sociale.

Confrontée aux regards des autres, cette partie de la population sent monter en elle une peur qui se traduit souvent par des palpitations cardiaques, une transpiration excessive, des maux de ventre, etc.

Si ce sentiment provoque des comportements d’évitement qui persistent plus de six mois, le diagnostic d’anxiété sociale tombe.

Anxiété sociale
Dans le cadre de sa pratique Overcome Anxiety Psychological Services, la psychologue Audrey Kodye offre des séances de TCC en ligne.

Prédisposition génétique à l’anxiété sociale?

Il est difficile de comprendre comment la maladie naît. Une hypothèse plausible serait une «prédisposition génétique qui serait ensuite aggravée par des influences environnementales».

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Il n’est pas rare que dans une situation très anxiogène, comme une pandémie ou une rupture amoureuse, les symptômes s’amplifient.

Détentrice d’une maîtrise en psychologie, Audrey Kodye travaille avec les professionnels et les membres des communautés  autochtones, noires et de couleur qui souffrent de cette phobie.

Véritable détresse psychologique

L’évitement complet des expositions sociales est un signal. Cependant, pour cacher leur anxiété, la plupart optent pour des stratégies plus subtiles, comme «poser des questions aux autres afin d’éviter de parler de soi».

Plus qu’un désintérêt pour les activités sociales, il s’agit d’une véritable détresse psychologique.

«Les troubles anxieux, ainsi que d’autres troubles de santé mentale, sont associés à des problèmes de dépendance à l’alcool et au suicide.» Ces personnes aspirent également à «s’épanouir et d’avancer professionnellement et de nouer des relations authentiques et profondes».

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C’est l’épuisement qui les pousse à consulter un professionnel de la santé. En plus de mettre en place des techniques de camouflage énergivores, ils sont épuisés par l’impression constante de «devoir montrer une façade [d’eux-mêmes]».

Thérapie pour réduire l’anxiété sociale

La phobie sociale est une maladie, des traitements sont donc possibles. La prise d’antidépresseurs permet une certaine gestion des symptômes de l’anxiété sociale.

De son côté, la thérapie cognitive comportementale (TCC) permet d’apprendre à diminuer l’anxiété… Tout en augmentant la confiance et le calme en soi.

Comprendre la maladie et les pensées qui galvaudent l’esprit face à une situation inconfortable… Mais aussi à s’exercer à s’exposer à des situations sociales… C’est ce que les TCC permettent.

Les exercices d’exposition peuvent être réalisés avec une autre personne.

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Le mot d’ordre: empathie

Par ailleurs, l’empathie est le mot d’ordre pour les gens qui vivent avec une personne souffrant d’anxiété sociale.

Ayant elle-même l’empathie au cœur de ses valeurs professionnelles, la psychologue agréée invite l’entourage des personnes anxieuses à plonger dans le monde des souvenirs.

«Pensez à des situations sociales où vous avez eu vous aussi l’impression d’être scruté, jugé négativement ou avez eu peur d’être rejeté ou humilié et à comment vous vous êtes senti.»

Les réseaux sociaux, bouées de sauvetage

La pandémie actuelle a exacerbé l’isolement social sur de longues périodes de temps. Les réseaux sociaux, qui sont largement utilisés pour briser l’éloignement, offrent un avantage pour les personnes socialement anxieuses.

«Les personnes qui ressentent de l’anxiété quant au fait d’avoir des conversations superficielles avec des personnes qu’elles connaissent peu peuvent, par exemple, échanger avec un étranger dans un forum sur les réseaux sociaux.»

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À noter qu’une conférence virtuelle sur «l’impact de l’anxiété dans l’apprentissage» est programmée au campus Glendon de l’Université York ce 28 janvier à 13h.

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