La personnalité canadienne trans la plus connue est sans conteste Elliot Page, né Ellen Page en 1987 en Nouvelle-Écosse. Page a connu une ascension fulgurante au sein de l’industrie du cinéma. Il raconte son parcours dans un autoportrait intitulé Pageboy.
Même si Page a été fille et lesbienne avant de devenir trans, tout l’autoportrait est écrit au masculin: «j’étais subjugué, envoûté». C’est à titre d’Ellen Page qu’il a eu une nomination aux Oscars comme meilleure actrice dans la comédie dramatique Juno (2007).
Avec le succès de Juno, Page est fortement invité par les professionnels du cinéma à cacher son identité queer. Sinon, «ça me desservirait, on me proposerait moins de rôles. C’était pour mon bien. Alors j’ai porté des robes, mis du maquillage.»
Renier son identité
Page sait, cependant, que son succès repose sur sa capacité à ignorer sa différence et à renier son identité profonde. «Je taisais sans cesse la vérité de peur d’être banni, mais j’étais déprimé, piégé dans une mascarade lamentable.»
Dès l’âge de six ans, Ellen avait demandé à sa mère si elle pouvait être un garçon. «Non, chérie, tu es une fille, mais tu peux faire tout ce que font les garçons.» Six ans plus tard, la puberté la changera en un personnage qu’elle ne veut pas jouer.