Elles sont si simples 
les sciences

À tous ceux qui ont oublié, ou n’ont jamais su comment et pourquoi on a établi le système métrique et les méridiens, le nouveau livre de Gérard et Henriette Walter, Les sciences racontées à ma petite fille sera indispensable.

Il le sera aussi pour tous les esprits curieux de savoir ce qui se cache non seulement sous les phénomènes de la physique mais encore de la chimie, de l’électromagnétisme, du nucléaire et de bien d’autres choses que nous côtoyons chaque jour sans nous poser de questions.

Deux auteurs savants, Gérard et Henriette Walter, se les posent pour nous, par le truchement d’un dialogue entre un grand-père et sa petite-fille. Écrit sans jargon, avec humour, c’est un délicieux entretien.

Il faut avouer que la petite ingénue raisonne parfois comme une adulte. J’ai eu un petit peu de mal à la suivre pour distinguer la masse d’un corps de son poids. (Élémentaire!).

J’en ai eu encore plus pour comprendre le fonctionnement d’une centrale nucléaire, la fission des noyaux lourds de l’uranium, comparée à celle des noyaux légers du deutérium !

Mais, dans l’ensemble, loin de paraître compliqués, les phénomènes discutés deviennent limpides dans la démonstration de Gérard Walter, que ce soi la pesanteur, les réactions chimiques ou l’attraction terrestre.

Ce qui rend le livre vraiment attrayant, c’est le grand nombre de petites expériences que les enfants pourront imaginer sur le modèle proposé par le grand-père. Ainsi comme Juliette, la petite fille de ce livre, seront-ils bien étonnés de constater que deux balles de même volume, l’une de ping-pong, l’autre de golf, pesant huit fois plus, lâchées en même temps, de la même hauteur, arriverons à terre, au même moment.

Ils feront, en train, l’épreuve de l’inertie. Si la locomotive freine brusquement, mieux vaut être assis à contre-sens de la marche !

Grand-mère, Henriette Walter, linguiste de réputation internationale et remarquable pédagogue, accompagne le duo de ses remarques sur la langue, chaque fois qu’on a besoin d’éclaircissements.

Elle nous apprend, par exemple, que la toise, ancienne mesure, faisait plus de deux mètres. «Toiser» quelqu’un c’était le regarder de haut. Elle ajoute également, en fin de chapitre, une page de récréations sous forme de devinettes ou de charades amusantes.

Mais je ne suis pas sûr qu’on retiendra mieux le nom tympan quand on aura trouvé que sa première syllabe désigne aussi le «teint» d’un miroir et la seconde un animal qui fait la roue, le «paon».

Le livre foisonne d’anecdotes pittoresques, amusantes ou tragiques. La pomme de Newton, les tribulations de Galilée, les arpenteurs du méridien accusés d’espionnage, Lavoisier guillotiné, Einstein pas très fort en classe…

C’est un ouvrage qui nous ouvre les yeux sur la réalité des phénomènes insolites nous entourant, tout en replaçant les multiples découvertes de la science dans leur perspective humaine et historique. Une aventure exceptionnelle et fascinante. Un merveilleux cadeau pour les fêtes qui s’en viennent !

Henriette et Gérard Walter, Les sciences racontées à ma petite fille, Paris, Robert Laffont, 276 p. Bibliographie et index.