Élections 2019: le taux de participation a légèrement baissé

Sauf en Alberta et en Saskatchewan

Un bureau de vote à Toronto.
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Publié 29/10/2019 par Geoffrey Gaye

Le taux de participation des 43es élections fédérales du Canada, ce 21 octobre, s’établi à environ 66%. Il est moins élevé que celui des élections de 2015 (68,3%) qui avaient entraîné un changement de gouvernement.

Cependant, il reste supérieur aux taux des élections de 2011 et 2008 (à peine supérieur à 61%).

Données intéressante: la Saskatchewan est la province affichant le plus fort taux de participation (71,7%). Les Albertains aussi se sont rendus nombreux aux urnes (68,4%). La colère conservatrice de l’Ouest ne serait donc pas un mythe.

Avoir le droit de vote c’est bien, l’exercer c’est mieux. Pour Élections Canada, un des enjeux de ces 43es élections était de conserver un bon taux de participation. On estime que c’est réussi.

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L’Î-P-É détrônée par la Saskatchewan

Cette année, la Saskatchewan dépasse d’un poil l’Île-du-Prince-Édouard (71,6%) qui enregistrait depuis 2006, et de loin, les meilleurs taux de participation canadiens.

Avec 71,1%, le Nouveau-Brunswick est sur le podium des meilleurs élèves. Toutes les provinces, sauf la Saskatchewan et l’Alberta, affichent des baisses de la participation.

Pourquoi les Albertains toujours si mobilisés? Frédéric Boily, professeur en sciences politiques au Campus Saint-Jean d’Edmonton pense que ce phénomène est né de l’élection provinciale d’avril qui a galvanisé les débats.

«En Alberta, cela me semble témoigner de l’intérêt qu’il y a, depuis les élections provinciales d’avril, de ces questions de pipelines ou de taxe carbone. Ça témoigne de la polarisation, de débats droite-gauche très tranchés, d’un certain désir d’être entendu. Ils se sentent assiégés, pas entendus, et comme pris en tenaille par la Colombie-Britannique et les élitistes de l’Est», analyse le professeur.

Terre-Neuve-et-Labrador est la province de l’Atlantique avec le plus bas taux de participation (58%), soit deux points en dessous de leur score de 2015, mais 6 points au-dessus de 2011. La Nouvelle-Écosse (69,3%) fait un peu moins bien qu’en 2015 (70,8%), mais bien mieux qu’en 2011 (62%).

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En baisse dans les provinces les plus peuplées

Concernant les trois provinces les plus peuplées, leurs scores tournent aux alentours de 65%. La Colombie-Britannique (65%), l’Ontario (65,3%) et le Québec (65,4%) font moins bien qu’en 2015.

Il y a quatre ans le Québec avait fait 67%, l’Ontario 67,8% et la Colombie-Britannique s’était surpassée avec un taux à 70%, 10 points au-dessus de ses statistiques lors des élections de 2011.

Ces baisses s’expliquent, selon Frédéric Boily, par une démobilisation des électeurs. «Du côté de ces provinces, les élections n’ont pas la même urgence que dans les Prairies». Ce qui explique également «un vote libéral moins efficace, qui a provoqué les pertes électorales du Parti dans certaines circonscriptions».

Dans le Grand Nord, où trois circonscriptions sont dessinées dans ces immenses territoires très peu peuplés, le taux de participation était de 54,8% pour les Territoires du Nord-Ouest, 48,3% pour le Nunavut: en baisse de quasiment 10 points par rapport à 2015. Le Yukon a un taux de participation en baisse d’environ 5 points, mais reste bien classé avec 70,9% des inscrits qui se sont rendus aux urnes.

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Au Manitoba, 63,7% des électeurs ont exercé leur droit. Ce taux était à 67,9% en 2015, 59,4% en 2011. Les baisses s’expliquent notamment par des conditions météorologiques difficiles dans la province, ayant entrainé de nombreuses coupures d’électricité.

Affiche menant à un bureau de vote torontois le 21 octobre.

«Envoyer des hélicoptères dans les zones reculées»

Cette année, pour la première fois, Élections Canada a lancé sa campagne d’informations aux électeurs avant le déclenchement de l’élection.

«La loi électorale prévoit maintenant une période préélectorale. Nous avons donc pu débuter notre campagne en juin», explique Pierre Cadieux, conseiller en relations médias. L’objectif? «Faire en sorte d’encourager le maximum de Canadiens à aller voter et d’exercer un droit de vote.»

Le site internet d’Élections Canada précise que cette «campagne préélectorale cible la population générale, mais s’adresse plus particulièrement aux nouveaux électeurs ainsi qu’aux autres groupes dont le taux de participation électorale est plus faible». À savoir: les jeunes, les nouveaux citoyens canadiens, les électeurs autochtones et les personnes à mobilité réduite.

Parmi les moyens utilisés par Élections Canada: des campagnes publicitaires, des annonces sur les réseaux sociaux et plus de 2000 agents de relations communautaires recrutés pour l’occasion.

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«On met à disposition toutes sortes de moyens pour que les citoyens aillent voter. Par exemple, en allant motiver les sans-abris. Parfois, on a même des histoires où l’on envoie un hélicoptère dans les zones très reculées, comme dans les phares marins, afin que les personnes sur place puissent voter», explique Pierre Cadieux.

Une employée d’Élections Canada garde le chien d’une électrice devant un bureau de vote à Toronto le 21 octobre. Les animaux y sont interdits.

Le vote par anticipation en hausse

Le 15 octobre, l’augmentation de 29% du vote par anticipation, par rapport à 2015, était apparu comme un signal encourageant.

Du vendredi 11 octobre au lundi 14 octobre, 4,7 millions d’électeurs canadiens se sont rendus aux urnes.

«De plus en plus de Canadiens choisissent de voter avant le jour de l’élection», a souligné Stéphane Perrault, le directeur général des élections du Canada.

«Des heures d’ouverture prolongées ont permis à un plus grand nombre d’électeurs de voter par anticipation», constate Stéphane Perrault, le seul Canadien n’ayant pas le droit de vote pour garantir une neutralité totale.

Auteur

  • Geoffrey Gaye

    Journaliste à Francopresse, le média d’information numérique au service des identités multiples de la francophonie canadienne, qui gère son propre réseau de journalistes et travaille de concert avec le réseau de l'Association de la presse francophone.

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