Écriture et art visuel soulignent les 50 ans du métro de Montréal

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Publié 12/01/2016 par Paul-François Sylvestre

Le métro de Montréal célèbre cette année son 50e anniversaire. Occasion en or pour l’écrivain François Barcelo et l’aquarelliste Raynald Murphy de publier Carnets du métro de Montréal. On y apprend qu’on peut voir plein de chefs-d’œuvre pour le prix d’un seul passage et on découvre qui se cache derrière les noms peu connus de certaines stations.

Le métro de Montréal compte 68 stations qui couvrent 71 km (celui de Toronto comprend 63 stations et s’étend sur 66 km). De nombreuses stations doivent leur nom à une artère voisine – rue, avenue, boulevard – ou à un parc, une place, une maison d’enseignement à proximité.

Bien que Montréal regorge de toponymes religieux (Saint-Henri, Sainte-Catherine, etc.), seules quatre stations commencent par «saint» ou «sainte». On peut y ajouter Villa Maria et Assomption, «ce qui n’est pas excessif pour une ville qui s’est d’abord appelée Ville-Marie».

Et si on compte les stations comme Bonaventure (un saint), de l’Église et celles qui portent le nom d’un pape, d’un archevêque, d’un chanoine, d’un jésuite ou d’un curé, on arrive à un total de 16 toponymes religieux sur 68.

Pour laisser votre nom à une station de métro, mieux vaut être un homme et avoir fait de la politique, peu importe à quel niveau. Le métro de Montréal compte 21 stations (presque le tiers) qui portent le nom d’un homme politique: intendant, gouverneur, père de la Confédération, fondateur de ville ou d’État, maire, échevin, etc.

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Seulement cinq femmes ont laissé leur nom à une station de métro: reine Victoria, Maria, sainte Catherine, Assomption et Rosemont (du nom de Rose Phillips).

«Aucune station ne laisse deviner la présence des allophones et des autochtones»; une demi-douzaine de stations a un nom anglophone. De plus, les vedettes de la chanson, du sport, du cinéma ou de la télévision demeurent complètement absentes dans la toponymie du métro.

Au total, une cinquantaine de stations affichent une centaine d’œuvres d’art – sculptures, vitraux et peintures murales – réalisées par des artistes de renom, dont un certain nombre de signataires du Refus global.

L’une des toutes premières œuvres à avoir été installées dans le métro fut un don de la société Steinberg; il s’agit de la verrière de la station Place-des-Arts, créée par Frédérick Back.

L’auteur François Barcelo donne au métro de Montréal le titre de «plus long musée du monde». Voici quelques exemples de stations «artistiques»: Champ-de-Mars (verrière de Marcelle Ferron), Viau (murale de Jean-Paul Mousseau), Outremont (murale de Gilbert Poissant), McGill (murale de Murray MacDonald), Jean-Talon (murale de Judith Bricault Klein).

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Comme dans bien d’autres métros, les musiciens ont leur place à Montréal. Barcelo dit avoir entendu des clarinettes, des saxophones, des guitares, des flûtes à bec, des violons, des accordéons, des marimbas et des chanteurs.

La voix annonçant la station dans laquelle on arrive ou le nom du prochain arrêt est celle de la comédienne Michèle Deslauriers.

Je dois dire que c’est un plaisir visuel que de feuilleter ces Carnets du métro de Montréal, car les aquarelles de Raymond Murphy colorent brillamment les propos de François Barcelo. Elles occupent presque toujours une pleine page et nous lancent une invitation à explorer allègrement les environs de chaque bouche de métro.

Auteur

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

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