«Qu’un roman soit écrit par un homme ou une femme n’a plus d’importance de nos jours», selon Marguerite Andersen. Catherine Lafrance ne voit plus beaucoup de différences, elle non plus, entre les styles masculin et féminin. Monia Mazigh et Stéphanie Corriveau ne sont pas aussi catégoriques.
Ces considérations ont lancé un débat entre ces quatre auteures torontoises au Salon du livre de Toronto samedi.
Chacune reconnaissait qu’on écrit mieux ce qu’on connaît, mais que cela ne devrait pas empêcher une auteure de décrire des personnages masculins et vice-versa.
Catharine Lafrance, la chef d’antenne du Téléjournal Ontario qui vient de publier son troisième roman, souligne toutefois que cette relative égalité entre «la parole au féminin» et au masculin est récente. «Jusqu’au siècle dernier, des femmes publiaient sous des pseudonymes masculins pour être prises au sérieux.»
«Et encore aujourd’hui dans plusieurs pays», ajoute-t-elle, «les femmes n’ont pas le droit de prendre la parole publiquement.»
Et «il est important que les femmes écrivent», affirme Monia Mazigh, plus connue pour avoir travaillé à la libération de son mari Maher Arar que le Canada qui le soupçonnait de sympathies terroristes avait envoyé se faire torturer en Syrie. Pour son dernier roman Du pain et du jasmin, c’est dans le Printemps arabe de 2010 en Tunisie, son pays natal, qu’elle a trouvé son inspiration.